<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Des voitures de plus en plus vieilles en France comme en Europe

23 avril 2025

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Des voitures de plus en plus vieilles en France comme en Europe

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Les automobilistes sont de plus en plus réticents à acheter des véhicules neufs. Une tendance qui se confirme et s’accélère. Ils sont piégés par l’envolée des prix et la transition à marches forcées vers la motorisation électrique. Le parc européen de près de 250 millions de voitures en circulation a maintenant 12,5 ans de moyenne d’âge. C’est ce que montre le dernier rapport de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA).

C’est aussi une des raisons, pas la seule, de la crise profonde que traverse l’industrie automobile européenne. Les automobilistes sont de plus en plus réticents à acheter des véhicules neufs. Il faut dire que rien ne les y incite, ni l’envolée des prix des voitures neuves, ni le coût de plus en plus élevé de l’entretien et des réparations, ni les réticences profondes et persistantes sur le changement à marches forcées vers la motorisation électrique. Une dynamique qui s’est accélérée au cours des dernières années. C’est ce que montre le dernier rapport de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA) qui dresse le tableau du paysage automobile européen en 2024. Le parc automobile en circulation vieillit de façon accélérée depuis 2020.

A la fin de l’année 2023, pas moins de 285 millions de véhicules étaient en circulation en Europe (Union Européenne, Norvège, Islande et Suisse) dont 249 millions de voitures, en légère hausse pour ses dernières par rapport à 2002 (+1,4%). La distance annuelle moyenne parcourue par voiture dans les pays étudiés était de 12.346 kilomètres. Par ailleurs, la révolution électrique est encore un mirage. Les véhicules 100% électriques ont bien représenté 13,6% des immatriculations neuves mais ne constituent que 1,8% du parc tandis que ceux fonctionnant uniquement à l’essence et au Diesel restent ultra majoritaires sur les routes (89,5%). Seuls quatre pays en Europe ont une flotte de véhicules 100% électriques qui représente plus de 4% de leur parc (2,2% en France). Le rapport confirme surtout une tendance de fond : le renouvellement du parc ne cesse de ralentir avec pour corollaire l’augmentation de l’âge moyen des véhicules en circulation, avec toutefois de fortes disparités selon les pays et les niveaux de vie.

Nombre de voitures en circulation sur les routes en Europe. Source ACEA.

« Le rapport démontre que si les objectifs législatifs peuvent contribuer à orienter le changement, ils ne constituent qu’une petite partie du puzzle que représente la décarbonation du transport routier. L’Europe a besoin d’une voie réaliste pour décarboner l’industrie automobile », écrit Sigrid de Vries, la Directrice générale de l’ACEA.

En fait, tout concourt à l’attentisme des automobilistes lorsqu’il s’agit de remplacer un véhicule ancien, et nombreux sont ceux qui attendent d’être au pied du mur pour s’y résigner… et alors ils optent en très grande majorité pour de l’occasion. La pandémie de 2020 a ainsi marqué une véritable rupture. D’abord, parce qu’elle a créé un temps des goulets d’étranglement sur les chaînes d’approvisionnement industrielles, notamment de semi-conducteurs, qui ont provoqué une pénurie de véhicules neufs. Les constructeurs se sont alors recentrés sur les gammes et les versions les plus onéreuses et les plus rentables qui ont découragé les acheteurs. D’autant plus, que les lendemains de la crise sanitaire ont été aussi marqués par une envolée des prix de l’énergie et de l’inflation et par un contexte géopolitique devenu inquiétant. L’électrification croissante des gammes proposées à la vente et les nouveaux équipements imposés (norme GSR2) ont encore réduit l’offre de voitures abordables. Il faut enfin ajouter à ce constat, la diminution progressive et même parfois brutale (en Allemagne l’an dernier par exemple) des aides à l’achat et dans le même temps l’augmentation des pénalités (malus CO2) sur les voitures thermiques et hybrides.

Résultat, le vieillissement du parc, notable depuis une dizaine d’années, s’est poursuivi et même accéléré. Il est sans surprise étroitement corrélé à la situation économique de chaque pays. Entre les deux extrêmes, le prospère Luxembourg et la Grèce, l’écart est considérable avec respectivement un âge moyen de 8 ans et 17,5 ans d’es voitures en circulation. Les 39 millions de voitures circulant en France (84% des ménages français ont au moins un véhicule et 31% en ont deux) sont pour leur part âgés de 11,2 ans en moyenne, légèrement en-deçà de la moyenne européenne de 12,5 ans. Près de 21 millions de voitures circulant en France ont plus de 10 ans. Enfin, pour la première fois, l’Allemagne a dépassé le seuil de 10 ans en moyenne (10,3 ans).

Age moyen des voitures en circulation dans l’Union Européenne. Source ACEA.

On se rassure comme on peut. La crise de l’automobile est mondiale et le vieillissement des parcs touche également les autres pays développés comme les Etats-Unis où l’âge moyen des voitures atteint désormais 13,6 ans. Même au Japon, pourtant habitué à un renouvellement fréquent et rapide des véhicules, on conserve désormais sa voiture plus longtemps (9,2 ans).

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