L’envolée des prix des voitures neuves, pour le plus grand bonheur de la rentabilité des constructeurs, le coût de plus en plus élevé de l’entretien et des réparations et les réticences persistantes sur le changement à marches forcées de motorisation vers l’électrique se reflètent parfaitement dans le bilan annuel que fait Mobilians, premier syndicat des professionnels des services de l’automobile, du contrôle technique des véhicules.
58,7% des voitures ont plus de 10 ans et près de 75% plus de 7 ans
L’an dernier, 26.917.860 contrôles techniques ont été effectués dont 19.456.481 pour des véhicules particuliers, 2.738.922 pour des utilitaires légers, 198.612 pour des véhicules soumis à une réglementation spécifique et 45.202 véhicules immatriculés en collection. Ces derniers, scrupuleusement entretenus par leurs propriétaires, affichent d’ailleurs d’excellents résultats. En tout cas, une telle base de données permet de tirer des enseignements incontestables. Le premier d’entre eux est que l’âge moyen du parc en circulation ne cesse d’augmenter avec toutes les conséquences négatives sur l’usure et la qualité des véhicules.
En 2023, l’âge moyen des voitures particulières était de 12,5 ans. Il était de 11,2 ans en 2014. En neuf ans, il s’est donc allongé de 1,3 an. Avec aujourd’hui 58,7% de véhicules âgés de plus de 10 ans et près de 75% de plus de 7 ans, le vieillissement du parc automobile est encore plus spectaculaire. Les conséquences sur l’état des véhicules sont évidentes avec les taux de contre-visites. Plus le véhicule est âgé, plus il augmente. Les véhicules particuliers de moins de 4 ans ont un taux de contre-visite de 4,2% qui passe à 25% pour ceux qui ont plus de 10 ans.
Entre la R5 électrique d’aujourd’hui et celle de 1972 à essence, le tarif à prix constant a augmenté de 130%
« Les défaillances constatées dans les systèmes de freinage, les pneumatiques, ou l’éclairage soulignent l’importance cruciale du contrôle technique dans la préservation de la sécurité routière… » souligne Mobilians.
Pour illustrer l’envolée des prix de l’automobile qui rend inaccessible l’achat d’un véhicule neuf voire récent à une majorité de Français, il suffit de comparer aujourd’hui et il y a 50 ans les tarifs d’une voiture emblématique, la Renault 5. La R5 ressuscitée par Renault et à motorisation électrique vient d’être présentée au Salon automobile de Genève. Son prix commence commence à 25.000 euros (hors bonus). En 1972, la R5 de base coûtait 9.740 francs, soit 10.874 euros de 2024 après conversion selon les indices de l’Insee. Une augmentation réelle de 130% !
On comprend ainsi pourquoi les Français restent toujours plus que réticents face au véhicule électrique. Selon la dernière étude annuelle sur l’automobile du cabinet Deloitte, seules 9% des personnes interrogées en France envisagent d’en acheter un. L’écrasante majorité n’est toujours pas convaincue par les campagnes publicitaires incessantes pour une technologie jugée trop coûteuse, avec trop de contraintes d’usage et dont la pérennité interroge toujours.