Pour tenter, en vain, d’éviter que les véhicules électriques ne creusent encore un peu plus la fracture sociale et territoriale française, Emmanuel Macron, avait fait la promesse lors du Mondial de l’auto en 2022 d’instaurer un leasing social… En clair, subventionner massivement l’achat d’un véhicule électrique pour en permettre l’accès aux ménages modestes.
Il a fallu beaucoup de temps pour mettre le dispositif en place, plus d’un an. Il a finalement été lancé le 1er janvier 2024… pour six semaines. Il pourrait éventuellement revenir l’an prochain. En tout cas son succès, ce qui était prévisible, est vite devenu problématique pour les finances d’un Etat surendetté qui tente de réduire son déficit budgétaire. Avec des offres très alléchantes de location avec option d’achat (LOA) de 3 ans sans apport initial et des citadines à moins de 100 euros par mois et des voitures familiales à 150 euros, les automobilistes se sont précipités et les concessionnaires également. Ce leasing social était destiné aux personnes ayant un revenu fiscal de moins de 15.400 euros par an, roulant plus de 8.000 km par an ou vivant loin de leur lieu de travail et pouvant le prouver.
Le gouvernement ne rembourse par les concessions et fait le mort
Voyant la facture s’envoler, le gouvernement a donc décidé d’arrêté les frais dès le 15 février. Plus de 90.000 personnes s’étaient déjà manifestées, au lieu des 25.000 prévues. Et le gouvernement a finalement dû financer le double de ce qu’il avait anticipé, 50.000 LOA, pour un coût de l’ordre de 650 millions d’euros.
Mais ce n’est pas tout. Le leasing social, du fait de l’impéritie de l’Etat, tourne aussi maintenant à la catastrophe financière pour les concessionnaires… Tout simplement, parce qu’ils ont avancé les aides et que pour bon nombre d’entre eux ils ne sont toujours pas remboursés ! Avec ce dispositif, le gouvernement prend en charge 13.000 euros sur chaque voiture vendue. C’est la concession qui avance ce montant qui lui est ensuite remboursé par l’État… un jour.
Une fois la vente conclue, les vendeurs doivent ouvrir un dossier sur une plateforme informatique dédiée, permettant aux services de l’État de valider l’opération et lancer la procédure de remboursement. Mais face à l’afflux de demandes, les problèmes techniques se sont multipliés pendant que les concessionnaires ont continué à livrer les voitures et à les payer aux constructeurs.
Le gouvernement fait aujourd’hui le mort et n’a toujours pas réglé une partie de la facture. Les retards de paiement s’élèveraient à plus de 100 millions d’euros et certains concessionnaires auraient des trous de trésorerie de plusieurs millions… Des distributeurs automobiles ont même été contraints de demander des prêts relais à leurs banques et ont décidé de ne plus livrer les véhicules tant que le gouvernement continuera à ignorer la situation.