<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Pas de transition possible sans électrification des économies et des modes de vie

9 février 2021

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : Ligne haute-tension wikimedia commons
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Pas de transition possible sans électrification des économies et des modes de vie

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Les scénarios de la transition énergétique s’appuient tous, sans exception, sur une augmentation rapide de la consommation et des usages de l’électricité dans le monde. L’électrification concerne aussi bien les transports que la chaleur et la climatisation des bâtiments, et même l’industrie. Article paru dans le numéro 7 du magazine Transitions & Energies.

Un des principaux moyens pour se passer des énergies fossiles consiste à les remplacer, quand cela est possible, par de l’électricité bas carbone. La production d’électricité dans le monde dépend encore très largement des fossiles, notamment du charbon (37%) et du gaz (24%). Mais elle offre aujourd’hui la possibilité d’être de plus en plus «facilement» décarbonée. C’est le cas grâce aux technologies renouvelables comme l’hydraulique, le solaire, l’éolien, la géothermie et à l’énergie nucléaire. La France est bien placée pour le savoir qui est un des pays au monde où la production d’électricité émet le moins de gaz à effet de serre grâce avant tout au nucléaire et à l’hydraulique qui assurent autour de 85% de sa consommation.

L’utilisation de l’électricité s’étend à de nouveaux domaines

Les scénarios de la transition énergétique s’appuient tous, sans exception, sur une augmentation rapide de la consommation et des usages de l’électricité. C’est-à-dire sur le fait que l’utilisation de l’électricité va s’étendre à de nouveaux domaines ou s’accroître dans les domaines déjà existants. Le seul obstacle serait une augmentation trop importante des prix de l’électricité décarbonée la rendant trop peu compétitive face aux énergies fossiles.

L’électrification concerne les transports, la chaleur et la climatisation des bâtiments, et l’industrie. Selon une étude récente du cabinet d’études allemand Roland Berger, la part de l’électricité dans les transports devrait passer de 1% en 2000 à 13% en 2040, celle dans l’industrie de 19 à 28% et celle dans le bâtiment de 24 à 53%.

Plusieurs facteurs vont contribuer à cette évolution. Dans les transports, il s’agit du développement des véhicules électriques et de l’électrification des transports publics. Dans l’industrie, la robotisation, la numérisation, et le développement de procédés de production utilisant l’électricité directement ou indirectement, par exemple via l’hydrogène fabriqué par électrolyse, vont contribuer à augmenter la demande d’électricité. Dans le bâtiment, le développement des pompes à chaleur devrait être massif, notamment dans les pays développés d’Europe et d’Amérique du Nord et en Chine.

Une très grande efficacité énergétique

L’électrification est aussi une conséquence presque mécanique de l’urbanisation et de la croissance rapide de l’économie numérique. Depuis deux décennies, la demande d’électricité dans le monde croît presque deux fois plus vite que la demande totale d’énergie avec une augmentation de 3% par an. Toujours selon Roland Berger, l’électricité représentera 31% de la consommation d’énergie dans le monde en 2040 contre environ 21% aujourd’hui. En France, le taux d’électrification s’élève déjà à 27% et pourrait atteindre 50% en 2050 selon EDF.

Tirée principalement par les pays émergents, la demande mondiale d’électricité va être multipliée par 1,5, toujours d’ici 2040. Mais il faudra pour cela investir 23.000 milliards de dollars dans la production et les réseaux électriques. La totalité de la population mondiale devrait ainsi avoir accès à l’électricité d’ici 2030. Cela représente 1,7 milliard de personnes de plus qu’aujourd’hui.

Outre le fait que sa production puisse être décarbonée, l’avantage de l’électricité tient aussi à son efficacité énergétique. «Les technologies électriques sont trois à cinq fois plus efficaces que les technologies utilisant des énergies fossiles. Prenons par exemple les véhicules électriques: leur coefficient d’efficacité énergétique est de 80 à 90%, c’est-à-dire que 80 à 90% de l’électricité consommée sert effectivement à propulser les véhicules, tandis que ce ratio n’est que de 20 à 25% pour les véhicules à moteur thermique , expliquent treize experts de SchneiderElectric, Enel, EDF, Valeo, l’Agence internationale de l’énergie… dans une tribune collective parue dans Les Échos il y a un an. Les pompes à chaleur sont un autre bon exemple de cette efficacité. Leur coefficient de performance est de 300%, c’est-à-dire qu’elles restituent trois fois plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Une chaudière au fioul affiche un coefficient inférieur à 100%.

Mais le principal atout de l’électricité reste tout de même sa capacité à se substituer aux énergies fossiles tout en étant produite en émettant peu de gaz à effet de serre. La comparaison dans le graphique ci-dessous sur l’empreinte carbone liée à l’usage des transports en est l’illustration.

Par Léon Thau

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