<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Trains à hydrogène: après les TER, les marchandises

8 avril 2022

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Alstom Coradia Polyvalent Regiolis Hydrogene
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Trains à hydrogène: après les TER, les marchandises

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Alstom est le pionnier en Europe des trains régionaux à hydrogène et ne compte pas s'arrêter là. Le groupe ferroviaire vient de s'allier à Engie pour développer à la fois des locomotives à hydrogène puissantes permettant de tracter des trains de marchandises et les infrastructures permettant de les faire fonctionner. L'objectif est clair: «tuer le diesel» et décarboner totalement le transport ferroviaire.

Après les transports régionaux par trains à hydrogène pour lesquels Alstom fait figure de précurseur, l’entreprise française s’attaque maintenant au transport sur rail de marchandises. Alstom et Engie ont annoncé le 6 avril la signature d’un partenariat pour développer de puissantes locomotives de fret propulsées par des piles à combustibles alimentées à l’hydrogène. L’ambition est considérable. Il s’agit de remplacer à terme toutes les locomotives diesel transportant des marchandises sur les portions non électrifiées du réseau ferroviaire français et même européen. Sur les 30.000 kilomètres de voies ferrées en France, environ la moitié n’est pas électrifiée. Et les électrifier n’a aucune chance de devenir un jour un investissement rentable. La solution pour remplacer les 1.100 motrices diesel qui circulent sur ses voies passe par les trains à hydrogène.

Premier tours de roues en 2025

Et le calendrier est très serré. La mise en place de l’infrastructure de ravitaillement des locomotives électriques à hydrogène et leurs premiers tours de roues sont prévus dans trois ans, en 2025. Cette rapidité de déploiement est indispensable si la SNCF veut tenir son engagement de se débarrasser de toutes ses locomotives diesel d’ici 2035. La Deutsche Bahn a pris le même engagement pour 2040.

Alstom s’est déjà construit une expérience avec les locomotives à hydrogène et teste et commercialise des trains de passagers sur des liaisons régionales depuis quatre ans (voir la photographie ci-dessus). Ainsi, 41 rames ont été commandées par deux Länder allemands et des expérimentations ont eu lieu en Autriche, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suède et en France. Elles ont déjà débouché sur des commandes fermes en Italie, au Royaume-Uni et en France. La SNCF a commandé à Alstom en avril 2021 douze rames de TER baptisés Régiolis H2 dont la mise en service est prévue pour 2025. Il s’agit de trains régionaux légers bimodes, c’est-à-dure capables de rouler sous caténaires en traction électrique et en mode hydrogène quand les voies ne sont pas électrifiées. Leur autonomie est de 600 kilomètres en mode hydrogène. Les premiers essais sont prévus fin 2023, début 2024.

Décarboner totalement le ferroviaire

Dans la répartition des tâches avec Engie, Alstom s’occupe de la conception et la fabrication de la motorisation à hydrogène de forte puissance. Il s’agira d’alimenter en électricité des motrices ayant plusieurs centaines de kilomètres d’autonomie et capables de tirer des trains de 2.000 tonnes. Engie fabriquera l’hydrogène renouvelable (avec capture de CO2) ou «vert», c’est-à-dire produit par électrolyse avec de l’électricité décarbonée. Engie projette de développer  d’ici à 2030 une capacité de production d’hydrogène de 4GW et de construire un réseau de distribution dédié de 700 kilomètres ainsi qu’une capacité de stockage de  1 TW. Cela permettra d’alimenter plus de 100 stations de recharge des locomotives.

«L’idée est d’optimiser l’utilisation des locomotives électriques existantes, et quelque part de tuer le diesel, évitant de consommer des millions de litres par an pour le fret», a déclaré Raphaël Bernardelli, vice-président d’Alstom. «Il y une volonté de doubler la part du ferroviaire: il faut accompagner cela par une décarbonation totale», a-t-il ajouté. Le développement des locomotives sera principalement confié à des sites français, tels Belfort, Tarbes ou Aix-en-Provence. Alstom fait partie des 15 groupes industriels présélectionnés par le gouvernement français pour bénéficier d’une aide publique au titre des programmes européens PIIEC de soutien aux technologies de rupture.

Engie a également une stratégie ambitieuse dans l’hydrogène pour alimenter les transports lourds, ferroviaires donc et également les engins du secteur minier. «On a mis en place des capacités renouvelables importantes» a souligné Sébastien Arbola, directeur général adjoint d’Engie chargé des activités de production thermique, hydrogène et de fourniture d’énergie.

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La rédaction

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