Le train à hydrogène a de l’avenir

17 juin 2020

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Alstom Coradia iLint Test Pays-Bas
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Le train à hydrogène a de l’avenir

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Le constructeur ferroviaire français Alstom a misé depuis plusieurs années, avant tout le monde, sur le train à hydrogène et pile à combustible pour remplacer les rames locales fonctionnant au diesel. Cela semble être un choix judicieux avec des marchés qui se dessinent en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Italie et en Suède.

La transition énergétique dans les transports ne pourra se faire qu’en développant de nouvelles technologies de substitution aux carburants fossiles. Pour les moyens de transport lourds, maritimes, aériens et terrestres, l’hydrogène est aujourd’hui la seule solution réaliste. Cela est notamment le cas dans le transport ferroviaire, pour remplacer les motrices diesel.

C’est le pari, apparemment réussi, qu’a fait depuis plusieurs années le constructeur ferroviaire français Alstom. Il vient encore de signer au début du mois un partenariat en Italie pour développer le train à hydrogène avec la Snam. Les deux parties ont signé un accord de cinq ans. L’objectif est de commencer à développer des projets de trains à hydrogène dès 2021. Alstom fabriquera et entretiendra les trains et la Snam développera les infrastructures de production d’hydrogène, de transport et de ravitaillement.

18 mois de test réussis en Allemagne

Alstom a maintenant à la fois de l’expérience et des perspectives très favorables dans de nombreux pays européens. A commencer par l’Allemagne. L’entreprise vient de terminer en mai près de 18 mois de phase de test sur deux trains de présérie de la gamme Coradia iLint (voir photographie ci-dessus). Les premiers trains de passagers au monde fonctionnant à l’hydrogène. Ils ont déjà parcouru 180.000 kilomètres sur le réseau Weser-Elbe en Basse-Saxe.

Les Coradia iLint peuvent rouler jusqu’à 140 kilomètres heure et ne rejettent aucune émission polluante, uniquement de l’eau. Ils sont propulsés par des moteurs électriques alimentés par une pile à combustible qui fabrique de l’électricité à partir d’hydrogène stocké dans des réservoirs sous pression.

Alstom va entrer dans la phase commerciale à partir de 2022 avec 14 trains commandés par l’exploitant LNVG qui remplaceront sa flotte d’autorails. Alstom assurera la maintenance et leur alimentation pendant trente ans. C’est le groupe Linde qui construira et exploitera une station de remplissage d’hydrogène près de la gare de Bremervoerde.

Toujours en Allemagne, Alstom a décroché un autre contrat pour 27 trains alimentés par une pile à combustible. Il livrera à partir de 2022 les rames Coradia iLint à Fahma, la filiale de l’opérateur allemand Rhein-Main Verkehrsverbund. Ils remplaceront des rames diesel sur quatre lignes de la région de Taunus dans le Land de Hesse, près de la ville de Francfort.

Des décisions à venir au Royaume-Uni, en Suède et en France

Aux Pays-Bas, Alstom a commencé à tester en février et mars un train Coradia iLint sur la ligne de 65 kilomètres située entre Groningen et Leeuwarden. Le constructeur attend le feu vert pour passer à une série de tests plus intensifs.

Alsthom attend aussi des décisions au Royaume-Uni, en Suède et en France pour lancer d’autres essais. Ils devraient commencer avec la SNCF l’an prochain sur des TER et être suivis d’une commande d’une quinzaine de trains en 2022 avec une entrée en service commerciale en 2024. Et cela se passera dans la région Occitanie qui a présenté l’an dernier un plan régional de production d’hydrogène vert, sans émissions de gaz à effet de serre.

Enfin au Royaume-Uni, Alstom fabriquera des trains un peu différents de son modèle Coradia iLint et baptisés «breeze» (brise). Ils seront construits à partir de rames déjà existantes qui seront transformées. Alstom et Eversholt Rail, qui fabriquent ensemble depuis quinze ans du matériel roulant, vont reconfigurer les «Class 321», le modèle de train régional circulant actuellement sur les rails britanniques, avec une motorisation électrique à l’hydrogène. Au début de l’année, le ministre des chemins de fer du Royaume-Uni, Andrew Jones, s’était félicité de l’arrivée de «la technologie des trains à hydrogène qui est une innovation passionnante et pourrait transformer notre système ferroviaire…».

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