Après avoir traversé une période difficile au lendemain de la reprise de Twitter et subit de nombreuses critiques, très inhabituelles, sur sa gestion de Tesla, Elon Musk a réussi un rebond spectaculaire en étant un élément clé de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine. Le candidat républicain à sa réélection a bénéficié à la fois du soutien financier considérable d’Elon Musk et de l’impact dans une partie de l’électorat, notamment jeune, du patron hors norme de SpaceX, Tesla et X (ex-Twitter).
Et le moins qu’on puisse dire et qu’Elon Musk a déjà touché les dividendes de son ralliement à Donald Trump. L’action Tesla a gagné pas moins de 35% depuis l’élection du 5 novembre passant sur le Nasdaq de 251 dollars à 338 dollars le 27 novembre à la clôture. Elle n’avait plus atteint de tels niveaux depuis avril 2022.
La Tesla Model 3 dernière du classement
Mais sur le fond, cela ne change pas grand-chose aux difficultés de Tesla et du marché du véhicule électrique qui ne connait plus dans le monde, en-dehors de Chine, une croissance comparable à celle des dernières années. On peut même parler de reflux. Et les critiques sur la qualité des véhicules Tesla sont toujours aussi vives.
La dernière en date provient du très sérieux organisme allemand de contrôle technique des véhicules, le TÜV, et son rapport 2025 publié le 22 novembre. La Tesla Model 3 est tout simplement la dernière du classement des voitures évaluées à la peu reluisante 111ème place… Le directeur général de l’association TÜV, Joachim Bühler, cité par l’association allemande d’automobilistes ADAC, explique : « outre les défauts des freins et des essieux, la Tesla Model 3 présente également un nombre particulièrement important de défauts d’éclairage. Cela témoigne de lacunes en matière de services et de maintenance ».
Tesla n’impose pas de calendrier de révisions obligatoires
Le principal problème de la Tesla Model 3 n’est pas sa qualité de conception ni même de fabrication mais l’absence totale de contrôle régulier en atelier qui conduit les propriétaires à rouler avec des véhicules présentant des défauts importants identifiés seulement lors du contrôle technique.
Tesla n’impose pas de calendrier de révisions obligatoires afin de maintenir sa garantie. C’est au client de solliciter la marque en cas de doute. Il s’agit d’un argument de vente puisqu’il réduit le coût à l’usage du véhicule. Mais si c’est au détriment du fonctionnement des éléments de sécurité… Les Tesla Model 3 affichent ainsi 14,2% de défauts, un record pour des véhicules de moins de 3 ans. Les trois meilleures voitures de ce classement des moins de trois ans sont la Honda Jazz, la Volkswagen Golf Sportsvan et l’Audi Q2 avec respectivement des taux de défaillance de 2,4, 2,5 et 2,6%.
Pas un problème de motorisation
Et les problèmes de la Tesla Model 3 ne sont pas liés au type de motorisation. Sur les véhicules électriques, l’association TÜV est formelle : « ils ne sont ni plus sûrs ni moins sûrs que les moteurs à combustion ». Le classement catastrophique de la Tesla Model 3 est avant tout la conséquence de la stratégie de la marque avec ce modèle et de son entretien négligé. Pour preuve, la Volkswagen e-Golf, qui n’est plus produite, arrive neuvième dans le classement des 111 modèles.
On peut voir ci-dessous le classement par taux de défaillance des véhicules électriques de 2 à 3 ans. La Renault Zoé a aussi quelques problèmes.
Et décidément, Tesla accumule les mauvais classements puisque selon une étude récente du cabinet américain iSeeCars, construite à partir des données du Fatality Analysis Reporting System de la National Highway Traffic Safety Administration des États-Unis, les Tesla ont le taux le plus élevé d’accidents mortels sur la route aux États-Unis.
En prenant en compte les accidents mortels impliquant des modèles de voiture des années 2018 à 2022, iSeeCars a constaté que les Tesla avaient un taux d’accidents d’environ 5,6 par milliard de kilomètres parcourus. Un taux deux fois supérieur à la moyenne générale de 2,8 accidents mortels par milliard de km. Dans ce classement, Tesla est suivi de très près par Kia, avec un taux d’accident de 5,5, Buick (4,8), Dodge (4,4) et Hyundai (3,9).
Selon iSeeCars, le problème ne vient pas des véhicules mais plutôt des mauvaises habitudes de conduite qui sont à l’origine des accidents. Les « dispositifs de sécurité sont contrecarrés par la distraction au volant et l’augmentation de la vitesse, ce qui a entrainé une hausse du nombre d’accidents et de décès au cours des dernières années », explique iSeeCars.