Donald Trump lui a même rendu hommage au sommet de Davos: «il est l’un des plus intelligents parmi nous… Je m’inquiétais pour lui, car c’est l’un de nos grands génies et il faut qu’on protège notre génie». Le Président des Etats-Unis parlait d’Elon Musk, le dirigeant et fondateur de Tesla et de SpaceX qui ravitaille depuis 2012 la Station spatiale internationale et veut envoyer un million d’humains sur mars d’ici 2050.
Mais c’est le constructeur automobile Tesla qui fait l’objet de toutes les attentions et a fait beaucoup rêver, et a beaucoup inquiété, les marchés financiers et les investisseurs. L’euphorie est maintenant clairement de retour. L’action Tesla ne cesse de battre des records et la valeur sur le marché boursier de la société a largement dépassé celle des firmes américaines historiques de l’automobile comme General Motors et Ford. Mercredi 22 janvier, à la clôture de Wall Street, la capitalisation boursière de Tesla a même crevé symboliquement le seuil des 100 milliards de dollars pour atteindre 103 milliards. C’est devenu ainsi le deuxième groupe automobile le plus valorisé au monde.
Tesla pèse plus en Bourse que General Motors et Ford réunis dont les capitalisations boursières se montent respectivement à 50 milliards et 40 milliards de dollars. Tesla a même dépassé la valeur de Volkswagen (99 milliards), qui a pourtant vendu plus de 10 millions de voitures en 2018. Seul le très rentable et très innovant constructeur japonais Toyota vaut bien plus que Tesla (plus de 230 milliards de dollars).
Une succession de bonnes nouvelles… et la rentabilité
Tesla, qui a éprouvé les pires difficultés à augmenter ses capacités de production, affiche depuis plusieurs mois un retour en forme spectaculaire. Sa capitalisation n’était encore que de 32 milliards de dollars l’été dernier… Mais depuis les bonnes nouvelles se succèdent.
A commencer par le succès de son modèle le plus accessible (autour de 50.000 euros en France), la berline Model 3. Cela a permis au constructeur de livrer 367.500 voitures l’année dernière, une progression spectaculaire de 50% par rapport à 2018. Et sa croissance ne cesse de s’accélérer. Au quatrième trimestre, Tesla a vendu 112.000 véhicules, un tiers des volumes de l’année. Le constructeur est aussi en avance sur son calendrier de production en Chine et a laissé entrevoir l’arrivée imminente de son quatrième modèle, le crossover Model Y. Le groupe est par ailleurs en train de construire une usine européenne, près de Berlin, qui lui permettra de desservir directement l’Europe et de réduire ses coûts.
Enfin et surtout, Tesla est devenu rentable. Au troisième trimestre, ses profits ont atteint 143 millions de dollars. Elon Musk, mégalomane, provocateur et dont la communication a été souvent mise en cause, y compris par les autorités boursières, est en train de gagner son pari. Il faut dire que le personnage, qui compte plus de 30 millions de «followers» sur Twitter, est clivant. On l’adore ou on le déteste.
Et il pourrait aussi faire, personnellement, une belle opération financière. Il pourrait toucher 346 millions de dollars en raison de la flambée de l’action en Bourse. Depuis 2018, les actionnaires de Tesla ont intégralement lié sa rémunération, il ne perçoit ni salaire ni bonus, aux performances boursières de l’entreprise. Mais il faut maintenant que la capitalisation de Tesla soit supérieure à 100 milliards de dollars au moins six mois. De toute façon, Elon Musk détient également 18,91% du capital de Tesla, soit 34 millions de titres. Cela représente un peu plus de 19,4 milliards de dollars aux cours actuels.