Un très gros tuyau serpente dans un hall high-tech du CERN (le plus grand laboratoire mondial de recherche sur les particules). Il s’agit d’une ligne de transmission électrique supraconductrice inédite. Elle pourrait préfigurer celles qui seront utilisées un jour à l’entrée des métropoles. Elle est capable de transporter d’énormes quantités de courant électrique dans un diamètre restreint et avec une efficacité inégalée.
Elle fait 60 mètres de long et a été développée pour le futur accélérateur de particules du CERN, le LHC à haute luminosité, qui entrera en service en 2026. Testée depuis l’année dernière, elle a transporté jusqu’à 40 000 ampères, 20 fois plus que des câbles en cuivre de même section. Formée d’un supraconducteur à base de diborure de magnésium, elle ne présente aucune résistance.
Seul problème… de taille, pour fonctionner à l’état supraconducteur le câble doit être refroidi à une température de -248°C. Il est ainsi inséré dans un autre tuyau dans lequel circule un réfrigérant, de l’hélium gazeux.
Après avoir démontré la faisabilité d’une telle ligne, l’équipe a testé avec succès fin mars son interconnexion au système qu’il doit alimenter. Le projet a attiré l’attention de nombreuses entreprises.