<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La Suède en a assez de la politique énergétique allemande

20 décembre 2024

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La Suède en a assez de la politique énergétique allemande

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Les interconnexions électriques en Europe permettent de mieux équilibrer l’offre et la demande à l’échelle du continent mais perturbent considérablement les marchés intérieurs notamment quand la première puissance économique européenne, l’Allemagne, a une part considérable de production renouvelable intermittente qui se traduit par des fluctuations considérables de prix. Ainsi, il n’y a pas que la France à fustiger le soi-disant « modèle » de transition énergétique allemand que la Commission européenne entend pourtant toujours imposer à l’ensemble des pays de l’Union. La Suède, dont les prix de l’électricité sont directement affectés par l’intermittence des productions renouvelables allemandes, fustige ouvertement par la voix de sa ministre de l’Energie, Ebba Busch, la politique énergétique de Berlin et demande au gouvernement allemand d’adopter enfin une politique responsable…

La stratégie de transition énergétique allemande est un échec cuisant. Tout le monde le reconnait, y compris en Allemagne, à l’exception de la coalition au pouvoir des sociaux-démocrates et des écologistes et des technocrates de la Commission européenne qui tentent envers et contre tout d’imposer ce modèle du tout renouvelables au reste de l’Europe.

Rappelons que les 600 milliards d’euros investis dans l’Energiewende (la révolution énergétique allemande) se sont traduits par une envolée des prix de l’électricité outre-Rhin, des risques de pénuries d’électricité quand il n’y a pas de vent et peu de soleil, comme depuis deux mois, une désindustrialisation et un appauvrissement du pays. En outre, les gains en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont assez limités compte tenu du fait que l’Allemagne ayant abandonné le nucléaire dans le cadre de l’Energiewende ne peut compter avec l’intermittence des renouvelables que sur ces centrales thermiques au charbon et au gaz. Elle peut aussi compter sur les exportations, notamment d’électricité nucléaire, de ses voisins français et suédois…

« Je suis furieuse contre les Allemands »

Et la Suède en a assez car cela a un impact considérable sur les prix de l’électricité en Suède. « Je suis furieuse contre les Allemands » a ainsi déclaré il y a quelques jours, Ebba Busch, la ministre suédoise de l’Énergie et de l’Industrie, lors d’une conférence de presse. Tributaire de la météorologie et des importations d’électricité de ses voisins, l’Allemagne bouleverse les équilibres des marchés de gros de l’électricité dans toute l’Europe.

Les interconnexions transfrontalières permettent de mieux équilibrer l’offre et la demande d’électricité à l’échelle du continent, mais ont un impact considérable sur les prix. Les fluctuations de cours en l’espace de quelques heures peuvent être considérables si les renouvelables intermittents (éoliennes et parcs solaires) produisent en abondance ou plus du tout quand il n’y a plus de soleil et de vent. Et la Suède qui est le deuxième plus gros exportateur net d’électricité en Europe – derrière la France – avec sa production hydraulique et nucléaire, en souffre tout particulièrement.

« Aucune volonté au monde ne peut ignorer les règles fondamentales de la physique… »

Les Allemands étant prêt quand ils en manquent à payer l’électricité à des prix très élevés, cela gonfle la facture des entreprises et des ménages suédois. Le marché électrique suédois est découpé en quatre zones géographiques aux tarifications différentes. Le prix du kilowattheure dans les deux zones les plus au sud – d’où partent les exportations – est directement soumis au niveau de la demande allemande.

« Aucune volonté au monde ne peut ignorer les règles fondamentales de la physique, pas même le Dr Robert Habeck », le ministre (écologiste) allemand de l’Économie, a pesté Ebba Busch au début de la semaine en marge d’une réunion des ministres de l’énergie à Bruxelles. « L’Allemagne peut prendre les décisions qu’elle veut, mais elle doit comprendre que celles-ci affectent considérablement ses voisins. Il n’est pas juste que les Suédois paient des prix allemands pour des décisions allemandes », a-t-elle ajouté.

La Norvège aussi veut protéger son marché intérieur

Après avoir comme l’Allemagne, au lendemain de l’accident de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima en 2011, commencé à démanteler son parc de réacteurs nucléaires, la Suède s’est ravisée et a même décidé de relancer un programme de construction de centrales nucléaires. Elle entend mettre l’Allemagne devant ses responsabilités énergétiques et refuse la construction d’une nouvelle interconnexion électrique de 700 MW entre les deux pays. « Pour le dire clairement, nous avons pris en otage un gigantesque câble vers l’Allemagne, parce que l’Allemagne n’a pas mis d’ordre dans son système énergétique », a expliqué sans ambages Ebba Busch.

La Suède n’est pas un cas isolé. La Norvège, troisième exportateur net d’électricité en Europe, veut aussi protéger son marché intérieur. De nombreuses voix préconisent de ne pas renouveler deux câbles électriques sous-marins reliant le pays au Danemark, qui arriveront en fin de vie en 2026. « J’ai été clair sur le fait que nous ne prolongerons pas les câbles Skagerrak vers le Danemark si cela s’avère contribuer aux prix élevés que nous observons actuellement, ainsi qu’à un effet renforcé de contagion négative des prix », a déclaré le ministre norvégien de l’Énergie, Terje Aasland,

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