Le succès de l’hydrogène sera bien plus rapide qu’on ne l’imagine

25 février 2020

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : Pile combustible hydrogène HDF
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Le succès de l’hydrogène sera bien plus rapide qu’on ne l’imagine

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Le coût de l'hydrogène vert ou bas carbone, fabriqué par électrolyse, devrait baisser fortement et rapidement dans les prochaines années avec le développement massif de la filière. Au point que l'hydrogène pourrait assurer d'ici 2050 pas moins de 18% des besoins d'énergie dans le monde.

Après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le World Economic Forum en est à son tour convaincu: l’avenir est à l’hydrogène propre et bien plus rapidement qu’on l’imagine. Un point de vue diamétralement opposé à celui de RTE qui en France ne veut pas d’une filière d’hydrogène propre… avant 2050. Sans doute la crainte de la concurrence.

En tout cas, pour le World Economic Forum, le coût de l’hydrogène vert ou bas carbone, fabriqué par électrolyse, devrait baisser fortement et rapidement. Au point que l’hydrogène pourrait assurer d’ici 2050 pas moins de 18% des besoins d’énergie dans le monde. Mais il faut que les pouvoirs publics et les investisseurs fassent résolument le pari de l’hydrogène. C’est le cas des gouvernements en Chine, en Corée du sud, au Japon, en Allemagne et en Californie.

De nombreux usages

Pour le World Economic Forum, la décennie 2020 sera celle de l’hydrogène. Parce que, par exemple, la Corée du sud va construire dans les prochaines années trois villes nouvelles alimentées uniquement en énergie par de l’hydrogène. L’hydrogène va être utilisé pour de nombreux usages allant de carburant pour les camions et les véhicules légers via des piles à combustible au chauffage des bâtiments et à l’utilisation dans l’industrie lourde. «Il peut nous aider à décarboner des secteurs difficiles comme le transport lourd, la sidérurgie et l’aviation, et plus important encore, il génère aucune émission là où il est utilisé et peut être fabriqué avec de l’électricité renouvelable solaire ou éolienne. Il offre une solution aux excédents de production d’électricité et permet du stockage à long terme de l’électricité».

Selon les projections mises en avant par le World Economic Forum et si l’hydrogène prend son envol dans la décennie 2020, il pourrait assurer en 2050 pas moins de 18% de la demande d’énergie dans le monde et toujours à cette date environ 20% de la baisse des émissions de CO2 nécessaires pour limiter le réchauffement.

Une baisse rapide des coûts

Le principal problème jusqu’à aujourd’hui pour créer des filières d’hydrogène propre allant de la production à la distribution et à l’utilisation finale est la question du coût. Comme l’électricité, l’hydrogène est un moyen de transporter et d’utiliser de l’énergie, mais il est le produit d’une transformation. Il ne s’agit pas d’une source d’énergie directe et sa fabrication coûte cher. Mais cela devrait changer rapidement.

Selon un rapport récent intitulé Path to Hydrogen Competitivness: A cost Perspective (Le chemin vers la compétitivité de l’hydrogène: une perspective de coût), en augmentant massivement les moyens de production d’hydrogène vert, les moyens de distribution et en standardisant les équipements et les composants de la filière, les prix de l’hydrogène pourraient baisser de 50% d’ici 2030 pour de nombreuses utilisations. Cela rendrait l’hydrogène compétitif avec les alternatives bas carbone et même conventionnelles dans plusieurs domaines. Ce rapport a été réalisé par le Hydrogen Council, une organisation regroupant plus de 80 entreprises dans le monde engagées dans l’hydrogène.

Des investissements de dizaines de milliards

La clé pour la réussite d’un tel scénario est, sans surprise un investissement massif public et privé. Il est déjà mis en place pour des milliards de dollars en Chine, au Japon, en Corée du sud et dans une moindre mesure en Allemagne et en Californie. Le niveau d’investissements nécessaires est estimé par le World Economic Forum au cours de la prochaine décennie à 70 milliards de dollars venant du public et du privé. Même s’il s’agit d’une somme considérable, elle représente moins de 5% des dépenses annuelles mondiales en énergie.

Pour donner un ordre d’idées, l’an dernier les seules subventions en Allemagne pour les renouvelables, éolien, solaire et biomasse représentaient plus de 30 milliards de dollars.

La conclusion est que la dynamique aujourd’hui est du côté du secteur de l’hydrogène. Ce qu’en France RTE est incapable de comprendre. «Les déploiements, les stratégies, les alliances et les développements technologiques progressent dans des zones géographiques et des secteurs de plus en plus larges… L’an dernier, l’industrie a multiplié les partenariats avec un seul objectif changer d’échelle», écrit le World Economic Forum.

La décennie 2020 pourrait bien marquer un tournant décisif, maintes fois annoncé, pour l’hydrogène. Car cette forme d’énergie offre une réelle alternative «propre» dans des domaines clés de la transition énergétique comme le transport, l’industrie et la chaleur.

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