<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> « Le SMR d’EDF nous intéresse beaucoup »

15 avril 2024

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« Le SMR d’EDF nous intéresse beaucoup »

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Un entretien avec Sayasat Nurbek, ministre des Sciences et de l’Enseignement supérieur du Kazakhstan, le premier exportateur mondial d’uranium. Propos recueillis par Jean-Baptiste Giraud. Article paru dans le numéro 20 du magazine Transitions & Énergies.

En visite au Kazakhstan en novembre dernier, Emmanuel Macron a confirmé que les deux pays allaient renforcer leur collaboration sur de nombreux dossiers, notamment le nucléaire. Il faut dire que le Kazakhstan produit près de la moitié de l’uranium utilisé par les centrales nucléaires dans le monde tout en n’ayant aucun réacteur civil en fonctionnement sur son sol. Le ministre des Sciences et de l’Enseignement supérieur, Sayasat Nurbek, confirme à Transitions & Énergies que la France est bien placée pour travailler sur le projet de construction d’une centrale nucléaire au Kazakhstan.

-T&E : Quelles relations voulez-vous établir avec la France dans les prochaines années ? 

-S. N. : Nous allons utiliser certaines de nos meilleures universités de recherche pour créer un véritable partenariat de recherche avec les Français. Nous avons trois domaines d’intérêt communs pour le moment, et l’un d’eux porte sur l’énergie. Celle-ci devient donc une nouvelle dimension importante de notre partenariat stratégique entre le Kazakhstan et la France. D’ailleurs, lors de la visite du président Macron à Astana, et de sa rencontre avec Kassym-Jomart Tokaïev [le président du Kazakhstan ndlr], c’était l’un des sujets clés des discussions.

Nous avons besoin d’énergie. Nous avons besoin d’uranium enrichi. Et vous nous fournissez déjà, via Orano, la moitié de l’uranium enrichi dont nous avons besoin pour nos réacteurs d’essai. Mais nous voulons faire plus. Nous voulons avoir un partenariat plus profond et à plus haute valeur ajoutée avec la France. Pour que vos grandes entreprises énergétiques puissent faire plus ici et construire des usines.

L’un des sujets dont nous avons discuté avec Emmanuel Macron était le programme de petits réacteurs (SMR). Cela pourrait être une bonne solution pour le Kazakhstan ! Vu la taille de notre pays, et les distances qui séparent les lieux de consommation, produire l’électricité au plus près des usines et des villes a du sens, plutôt que de construire une grosse centrale et de tirer des milliers de kilomètres de lignes à haute tension.

T&E : Vous avez un intérêt particulier pour le SMR développé par EDF. 

S.N. : En effet, le SMR d’EDF nous intéresse beaucoup. Ils disent que dans sept ans, en 2030, ils seront en mesure d’en installer. Cela pourrait être à l’origine d’un bon partenariat entre les deux pays. C’est quelque chose qui a été discuté entre les deux présidents. La France fournirait la technologie et la formation. Nous pourrions fournir les matières premières et le soutien à l’infrastructure.

Le deuxième grand domaine prioritaire pour nous est les communications, y compris celles par satellite et spatiales. Après le succès de OneWeb, de Starlink, de nombreux pays privilégient le satellite là encore pour ne pas avoir à tirer des infrastructures sur des milliers de kilomètres. Mais c’est une technologie américaine, c’est américain. Le développement des communications par satellite devient maintenant un second but pour nous, et nous avons déjà de bons partenariats avec des entreprises françaises en la matière.

Pour le Kazakhstan, coincé entre la Russie et la Chine, choisir comme partenaire la France plutôt que les Russes, les Chinois ou les Américains pour certains projets technologiques est plus que logique.

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