Rénovation énergétique des logements: les diagnostics de performance enfin corrigés

4 novembre 2021

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Photo : Bâtiments vivants Le Hâvre YalaYolo Magazine
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Rénovation énergétique des logements: les diagnostics de performance enfin corrigés

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Les diagnostics de performance énergétique ou DPE sont un élément essentiel de l'amélioration des performances énergétiques des bâtiments. Une question qui devrait être une priorité absolue de la transition car elle peut avoir un impact bien plus important et bien plus rapide sur les émissions de gaz à effet de serre que la production d'électricité et les transports. Mais depuis des mois les nouveaux DPE sont faux et le système est bloqué. Il vient enfin d'être rectifié.

Pas moins de 44% de la consommation finale d’énergie et 27% des émissions de gaz à effet de serre du pays. Le secteur du bâtiment (résidentiel et non résidentiel) doit être en France une priorité de la transition. Depuis des années, les gouvernements ont multiplié dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments, les annonces ambitieuses, les réformes, les coups de pouce et les freinages budgétaires, et les usines à gaz administratives. Les résultats n’ont jamais été au rendez-vous.

Le gouvernement a encore promis au début de l’année que cette fois serait la bonne. Mais il s’agit encore d’un raté par la faute d’un diagnostic de performance énergétique ou DPE déficient. Donc après un en faux départ en juillet, les nouveaux DPE sont de retour avec des correctifs destinés à les fiabiliser.

En théorie, le nouveau DPE est un réel progrès

En théorie, le nouveau DPE est un réel progrès. Murs dits «déperditifs» (qui donnent sur l’extérieur ou un local non chauffé), huisseries, chauffage, ventilation… rien ne doit échapper à l’œil du diagnostiqueur lorsqu’il évalue un logement. Qu’il s’agisse de l’orientation, des matériaux de construction ou de l’épaisseur de la lame d’air dans le double vitrage. Les données sont ensuite condensées et pondérées par des coefficients. Cela permet d’établir une note entre A et G sur la performance énergétique du logement: c’est le DPE. Le changement est qu’elle n’est plus seulement informative mais opposable depuis le 1er juillet, et avec un mode de calcul qui n’est plus basé sur les factures d’énergie mais sur les caractéristiques du bâtiment.

Le nouveau DPE, c’est une dizaine de pages avec des codes couleurs et des schémas didactiques, notamment pour montrer la part en pourcentage de chaque élément dans les déperditions. Il inclut des recommandations, et selon les travaux réalisés, précise dans quelle catégorie de note le logement rénové se situerait.

Une réforme saluée car elle doit permettre de diminuer le nombre de «passoires thermiques» dans le pays. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, n’avait-t-elle pas annoncée en avril un «big-bang» de la rénovation énergétique grâce à la loi climat et résilience.

Anomalies répétées

Mais dès la mise en place de la nouvelle DPE, les professionnels du diagnostic comme les propriétaires ont alerté sur les dysfonctionnements. En raison d’anomalies répétées, l’édition de DPE pour les logements construits avant 1975 (année des premières réglementations thermiques) a été suspendue fin septembre. Depuis le 1er novembre, elle a repris avec des correctifs apportés au logiciel qui se traduisent par des changements de catégories et par des estimations plus réalistes des coûts annuels d’énergie du logement, une information qui accompagne obligatoirement le DPE.

Le DPE est devenu «un des piliers» de la transition énergétique avec la loi climat et résilience, explique à l’AFP Lionel Janot, le président de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (Fidi). Il se dit «satisfait» du correctif apporté. La loi fait la chasse aux «passoires thermiques», qui seront progressivement interdites à la location à partir de 2025.

Le ministère du Logement estime à 80.000 le nombre de DPE portant sur des logements construits avant 1975 ayant reçu la note de F ou G au cours de l’été, qui seront «refaits de manière automatique» sans frais pour les propriétaires – le coût sera pris en charge via une indemnisation des diagnostiqueurs par l’État. Dans le cas d’une note D ou E, le propriétaire pourra aussi demander une réédition, «sans frais supplémentaire non plus».

Reste à mesurer l’impact de ce nouveau DPE, ce qui est difficile compte de l’euphorie actuelle dans le marché de l’immobilier. Certains experts font tout de même remarquer que certains banques ont refusé des financements de logements classés G…

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La rédaction

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