L’armée américaine a annoncé avoir mis au point un nouveau nanogrid fonctionnant à l’hydrogène. Un nanogrid est un système électrique autonome, compact et mobile qui fonctionne indépendamment d’un réseau électrique et accompagne les unités de l’armée américaine pour alimenter en électricité de petites bases, les unités dans les zones de conflit et lors de leurs interventions sur les lieux d’événements climatiques extrêmes et de catastrophes naturelles. Fabriquer de l’électricité avec de l’hydrogène et remplacer ainsi les générateurs diesel traditionnels permet à la fois de réduire la pollution atmosphérique et le bruit.
Le nanogrid fabriqué par l’armée américaine (voir la photographie ci-dessus) est un conteneur qui comprend des piles à combustibles, des réservoirs d’hydrogène, un électrolyseur (pour fabriquer son propre hydrogène), des panneaux solaires, des batteries, un générateur d’eau atmosphérique, un système de caméras de surveillance, un équipement météorologique et une connexion internet par satellite. Un premier nanogrid alimenté à l’hydrogène est en phase d’essai au White Sands Missile Range au Nouveau Mexique.
Un appel d’offres pour des micro-réacteurs nucléaires
Reste à savoir comment est fabriqué l’hydrogène qui fait fonctionner le nanogrid. S’il s’agit d’hydrogène gris ou bleu produit à partir de gaz naturel, le gain environnemental est limité. S’il s’agit d’hydrogène vert, fabriqué avec de l’électricité renouvelable décarbonée ou de l’hydrogène jaune avec de l’électricité nucléaire également décarbonée, l’équation est différente.
Pour des besoins électriques plus importants et des bases importantes sur des théâtres d’opérations, l’armée américaine travaille également depuis plusieurs années sur des micro-réacteurs nucléaires qui ont notamment l’avantage de ne pas avoir à alimenter constamment la base en carburants, fossiles ou pas. L’armée américaine a ainsi lancé l’an dernier un appel d’offres pour la fourniture de SMRs (petits réacteurs nucléaires modulables).
Deux microréacteurs par base
L’objectif est d’avoir un prototype de petit réacteur opérationnel d’ici 2030 et d’en installer deux par base capables de fournir 100% de l’énergie nécessaire en produisant de 3 à 10 MWh d’électricité. Les unités devront être contrôlées localement, avec des capacités de démarrage et d’arrêt très rapides et devront comprendre une source d’énergie alternative indépendante en secours.
Selon plusieurs études de l’armée américaine, approvisionner les troupes sur le terrain en carburant et en eau coûte en moyenne 4 vies pour 100 convois. Et pour protéger les convois de ravitaillement, l’armée est contrainte de mobiliser d’importantes ressources. Toujours selon l’armée américaine, 52% de ses pertes (18.700 morts) en Irak lors des neuf années de l’opération Iraqi Freedom ont été la conséquence d’attaques lors de missions de transport.