<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La production de pétrole pourrait fortement augmenter cette année

26 mars 2025

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La production de pétrole pourrait fortement augmenter cette année

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Le monde ne devrait pas manquer de pétrole cette année et pourrait même se retrouver dans une situation de surabondance de l’offre que le cartel Opep+ tente pourtant d’éviter depuis de nombreuses années en instaurant des quotas de production. De nouveaux champs importants pourraient entrer en production au Kazakhstan ou au Brésil et contrebalancer largement la volonté de l’administration Trump de limiter les exportations de l’Iran et du Venezuela.

Le marché pétrolier mondial est secoué depuis le début de l’année par des informations contradictoires sur l’évolution de la demande affectée, ou non, par la guerre commerciale lancée par l’administration Trump et par l’efficacité, ou non, des différents embargos sur le pétrole iranien, vénézuélien et russe. Les analyses de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), du département américain de l’énergie et de l’Opep sont contradictoires à la fois sur le niveau de la demande et sur celui de l’offre… La réalité est que le monde continue à consommer toujours plus de pétrole, +0,8% l’an dernier selon l’AIE, même si le rythme de cette progression ralentit tout de même.

Une autre réalité est que l’ambition de Donald Trump, annoncée depuis sa campagne électorale, est de faire baisser par tous les moyens le prix de l’énergie et plus particulièrement du pétrole, est que les circonstances lui sont plutôt favorables. Car au-delà même de l’augmentation lente et progressive des quotas de production que s’est fixé le cartel élargi Opep+, la production de pétrole devrait augmenter sensiblement cette année avec l’entrée en service de nouveaux gisements ou le développement de gisements existants.

Jusqu’à 3 millions de barils par jour supplémentaires

L’augmentation de l’offre de pétrole pourrait être toute simplement en 2025 la plus importante de la décennie avec une progression de près de 3 millions de barils par jour pour une consommation moyenne l’an dernier de l’ordre de 104 millions de barils par jour. C’est ce qu’indique l’agence Bloomberg en reprenant les prévisions de la banque d’investissement Raymond James. « Les investisseurs n’ont pas encore pleinement saisi l’ampleur de la nouvelle offre pour 2025 », souligne Pavel Molchanov, un analyste de Raymond James.

Il prend en compte des projets en cours de développement tel que le champ géant de Tengiz dans la partie kazakhe de la mer Caspienne – l’une des plus grandes découvertes de pétrole des temps modernes – ou le champ de Bacalhau au Brésil, dont le potentiel est estimé à 1 milliard de barils de pétrole. Il faut y ajouter l’augmentation de la production des champs saoudiens qui contribuera aussi à l’augmentation de l’offre de barils selon la banque d’investissement.

Tout dépendra du niveau des cours du baril

Maintenant, là où les choses se compliquent est que la mise en production de nouvelles capacités sera évidemment étroitement liée au niveau des cours du pétrole. S’ils sont jugés trop faible, l’augmentation de la production sera limitée, même s’il faut bien rentabiliser les investissements au Kazakhstan comme au Brésil.

En tout cas, les prévisions actuelles sont toutes orientées vers une surabondance de l’offre plus ou moins importante. La seule différence tient à l’ampleur de cette surabondance. Selon les dernières données du Département américain de l’énergie, l’excédent sera d’environ 100.000 barils par jour en moyenne. Ce qui est peu. Selon Raymond James, l’excédent s’élèvera à quelque 280.000 barils par jour. La prévisions de l’écart le plus large entre offre et demande de pétrole est celle de l’Agence internationale de l’énergie, qui s’attend à un excédent de l’offre de 600.000 barils par jour cette année.

La volte-face de l’Agence internationale de l’énergie

Le plus étonnant est que même l’AIE estime que les investissements dans de nouvelles capacités de production de pétrole sont nécessaires. Après avoir dit le contraire, c’est ce qu’a déclaré Fatih Birol, le directeur exécutif de l’agence, lors de CERAWeek, la grande conférence mondiale annuelle sur les énergies fossiles qui s’est tenue du 10 au 14 mars dernier à Houston au Texas. « Je tiens à préciser que des investissements seront nécessaires, notamment pour faire face au déclin des gisements existants », a affirmé M. Birol. « Il y a un besoin d’investissements en amont dans le pétrole et le gaz, un point c’est tout ».

Le même homme déclarait il y a quatre ans qu’il fallait impérativement cesser de chercher de nouveaux gisements de pétrole et de gaz et a répété ensuite tous les ans que le succès de la transition vers des sources d’énergie décarbonées rendait irrémédiable le déclin de de la demande d’hydrocarbures dans un avenir très proche. On n’en est pas encore là.

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La rédaction

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