La comparaison des prix de l’énergie en Europe pour les particuliers dans 33 capitales, faite par le Household Energy Price Index (HEPI), ne place pas la France en très bonne position, loin de là. Le pays a beau avoir une production surabondante d’électricité et l’exporter massivement, les Français n’en profitent pas vraiment, la faute notamment… aux taxes.
Sans surprise, les factures d’énergie jouent un rôle considérable dans le budget des ménages, l’électricité, le gaz et les autres combustibles représentaient en moyenne 5,5% des dépenses totales des ménages dans l’Union Européenne (UE) en 2023. Et ce chiffre est évidemment plus important pour les ménages disposant de faibles revenus, qui doivent consacrer une part plus grande de leurs moyens pour acheter de l’énergie. Par ailleurs, les prix de l’énergie varient considérablement en Europe selon les pays, une illustration supplémentaire du fait que contrairement au discours de la Commission européenne, il n’existe pas vraiment de politique énergétique commune. Juste des tentatives plus ou moins réussies de coordonner des politiques énergétiques qui restent avant tout nationales et sont extrêmement différentes et parfois même antagonistes. Il suffit de voir comment depuis des années les pays opposés à l’énergie nucléaire au sein de l’UE tentent de « saboter » la stratégie énergétique française.
Une différence de plus de 340% pour les prix de l’électricité
Cela dit, quels sont les pays européens où les prix de l’électricité et du gaz sont les plus chers et les moins chers ? Pour l’électricité, au 3 janvier 2025, les tarifs pour les consommateurs finaux résidentiels vivants dans les 33 capitales des pays européens variaient considérablement, de 9,1 centimes d’euro le kWh à Budapest à 40,4 centimes d’euro à Berlin, un écart de plus de 340%, tandis que la moyenne s’élevait à 25,5 centimes d’euro le kWh. Après Berlin, les villes les plus chères pour l’électricité domestique étaient Bruxelles (38,5 c€/kWh), Copenhague (37,5 c€/kWh), Londres (36,8 c€/kWh) et Berne (36,4 c€/kWh). Budapest, qui affichait le prix de l’électricité le plus bas, était suivie de Kiev (9,8 c€/kWh), Belgrade (10,5 c€/kWh), et Podgorica (11,1 c€/kWh). Les prix de l’électricité étaient supérieurs à la moyenne de l’UE dans toutes les capitales des cinq plus grandes économies européennes.
Ces variations considérables des prix de l’électricité résidentielle tiennent à de nombreux facteurs nationaux : les sources d’énergie utilisées pour la production et leurs coûts (charbon, gaz, nucléaire, renouvelables intermittents, hydraulique…), le niveau des taxes, les stratégies d’approvisionnement, de concurrence et de tarification des fournisseurs, les subventions, les mesures de soutien et d’aides encore en vigueur sur certains marchés… Ainsi, les tarifs à Berlin sont particulièrement élevés notamment en raison du coût importants des frais de réseau et des taxes.
Des différences encore plus grandes pour le gaz naturel
Pour ce qui est du gaz et dans l’ensemble de l’Europe, les prix du gaz au 3 janvier 2025 pour l’utilisateur final résidentiel variaient de 2,5 centimes d’euro par kWh à Budapest à 33,3 centimes d’euro par kWh à Stockholm, soit 13,3 fois plus qu’à Budapest. On peut considérer qu’il s’agit là d’une véritable anomalie et qu’elle est avant tout la conséquence de la particularité du marché suédois du gaz qui ne compte que 77.000 ménages consommateurs dans tout le pays. Les écarts entre Budapest et Amsterdam (18,3 c€/kWh), Berne (17,4 c€/kWh) et Rome (15 c€/kWh) sont plus significatifs. Et parmi les capitales plus favorisées, il faut citer Londres avec 8,8 c€/kWh.
Là encore, les disparités de prix du gaz tiennent à des facteurs nationaux, notamment les stratégies d’approvisionnement, de stockage et de tarification, mais aussi les conditions météorologiques, les interconnexions avec d’autres marchés et les subventions.