Le Mozambique est l’un des pays les plus pauvres au monde. Situé à l’est de l’Afrique australe, ces ressources naturelles étaient assez limitées… avant qu’on découvre beaucoup de gaz dans l’Océan Indien au large de ses côtes. Le pays a aussi longtemps souffert de sa proximité géographique avec l’Afrique du sud et le Zimbabwe, entrainé au siècle dernier et malgré lui dans les conflits et les guerres. Cela pourrait enfin changer.
Un grand projet de gaz naturel liquéfié de 25 milliards de dollars vient d’être lancé. L’opérateur est l’américain Anadarko, actionnaire à hauteur de 26,5% de l’opération. Cette participation devrait être cédée à Total l’an prochain, conséquence de la bataille boursière en cours pour le contrôle du groupe américain.
La compagnie française deviendrait ainsi le premier actionnaire de ce projet visant à exploiter les gigantesques réserves de gaz découvertes au large des côtes du Mozambique. Le gaz sera pompé au fond de l’Océan indien, puis acheminé par pipeline vers la côte où il sera transformé en gaz naturel liquéfié puis exporté par navire méthanier. La mise en service est prévue pour 2024. Un autre projet de grande ampleur dans le pays est également sur le point d’être lancé par le géant américain Exxon.
L’exploitation du gaz apportera des moyens considérables au Mozambique. Le projet d’Anadarko devrait fournie à lui seul 3 milliards de dollars par an de recettes fiscales. Cela permettra de doubler le budget de l’Etat! Il faut y ajouter les retombées économiques liées à la construction des unités de production et leur exploitation. Et ce n’est qu’un début. Compte tenu de l’importance des ressources découvertes, le Mozambique pourrait entrer dans le « Top 5 » des producteurs de Gaz de pétrole liquéfie à la fin des années 2030, derrière les Etats-Unis, le Qatar, l’Australie et la Russie.
Reste à limiter la corruption pour que la population du pays en profite. Le Mozambique fait partie des 25 pays les plus corrompus au monde selon Transparency International. Les ONG redoutent aussi l’impact sur l’environnement et les droits humains dans la région où les usines de liquéfaction du gaz doivent être construites, au Nord du pays.