<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Limite de vitesse à 80 kilomètres heure, l’étude qui montre son inefficacité

2 août 2024

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Photo : Panneau 80 km/h
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Limite de vitesse à 80 kilomètres heure, l’étude qui montre son inefficacité

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Selon une étude interne du Conseil départemental de la Haute-Saône, depuis le relèvement le 1er mars 2022 de la limite de vitesse à 90 kilomètres à l’heure au lieu de 80 km/h sur 437 kilomètres de routes secondaires, l’accidentalité a baissé de près de 30%. Les vitesses pratiquées par les automobilistes n’ont pas beaucoup augmenté et les infractions ont diminué.

En préambule et pour que la problématique soit bien posée, la vitesse est un facteur aggravant de tous les accidents automobiles. C’est tout simplement de la physique. Plus la vitesse est élevée, plus l’énergie dégagée lors du choc est forte et plus les dégâts sont importants. Cela dit, la vitesse n’est pas pour autant à l’origine des accidents et il faut prouver qu’en la limitant le nombre d’accidents a bien baissé. Dans ce domaine, les pouvoirs publics font la démonstration depuis de nombreuses années de ce que peut être de la propagande habillée de statistiques pseudo-scientifiques. Ils peuvent ainsi montrer qu’ils s’attaquent aux problèmes… sans vraiment le faire.

« Sauver des vies », argument imparable mais contestable

La décision prise d’imposer à l’été 2018, le 1er juillet, la vitesse maximum à 80 kilomètres heure pour les voitures et les motos au lieu de 90 kilomètres heure sur les routes secondaires en est une parfaite illustration. L’argument avancé alors était que cela permettrait de sauver des centaines de vies par an, de « 350 à 400 par an » selon le Premier ministre d’alors Edouard Philippe. Ensuite, pour justifier une mesure impopulaire qui a été en partie à l’origine du mouvement des gilets jaunes, on a assisté à des publications permanentes d’argumentaires et de statistiques contestables pour démontrer à tout prix l’efficacité et la justesse d’une mesure incontestable puisqu’elle permet de « sauver des vie ». Rappelons que la mesure a concerné avant tout et presque exclusivement la France périphérique puisque par définition dans les grandes métropoles et grandes villes, il y a très peu de départementales. Et elle a été décidée, imposée et défendue bec et ongles par les administrations parisiennes.

Sauf que la mesure ne permet pas vraiment de « sauver des vies » comme le montre une étude menée en Haute-Saône. « Depuis le relèvement de la vitesse à 90 km/h » dans le département, « le taux moyen des accidents à diminué de 29,8% », selon l’enquête diligentée en interne par le Conseil départemental de la Haute-Saône.

Une augmentation de la vitesse moyenne limitée et moins d’infractions

Les statistiques concernent les 437 kilomètres de routes départementales repassées depuis le 1er mars 2022 à 90 km/h au 30 juin 2023. « Sur ces quinze premiers mois, l’accidentalité n’a pas augmenté, mais au contraire diminué ». Le taux d’accidentalité était ainsi de 2,58 avant le 1er mars 2022. Il est ensuite tombé à 1,81 entre mars 2022 et juin 2023. En 15 mois, 14 accidents ont fait des blessés et un mort sur les routes à 90 km/h. Dans deux cas, l’origine de l’accident était une vitesse excessive. Les autres accidents concernaient des refus de priorité ou l’alcoolémie des conducteurs…

La suite de ce rapport est tout aussi intéressante. Le retour à 90 km/h n’a pas entraîné de hausse drastique des vitesses pratiquées. Ces dernières restent « sensiblement les mêmes ». Enfin, la vitesse maximale légale étant augmentée et les citoyens ne changeant pas leurs habitudes, cela a entraîné un autre effet positif. Le nombre d’infractions a fortement diminué…

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La rédaction

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