<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Le pétrole substitut au gaz

12 août 2022

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Réservoir de pétrole Wikimedia Commons
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Le pétrole substitut au gaz

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Le marché pétrolier bénéficie d’une plus grande souplesse que le marché gazier. Cela a permis aux pays producteurs, en dépit de leurs réticences, de mieux accompagner l’augmentation de la demande. Cela explique à la fois le reflux assez net des cours du baril depuis un mois demi et dans le même temps l’augmentation de la demande de pétrole pour remplacer le gaz, dont les prix ont continué de s’envoler, pour produire de l’électricité et dans l’industrie.

Voilà encore une évolution surprenante du marché de l’énergie au cours des dernières semaines. Le pétrole utilisé dans l’industrie et la production d’électricité pour remplacer le gaz naturel devenu trop cher. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient ainsi de revoir en hausse sa prévision de croissance cette année de la demande de pétrole. L’écart n’est pas considérable mais significatif dans une période marquée par un ralentissement de l’activité dans le monde liée au choc inflationniste. Le pétrole bénéficie, ce qui est inédit, d’un effet prix qui lui est très favorable par rapport au gaz.

La demande de pétrole augmente et les cours du baril baissent

Selon l’AIE, l’augmentation de la demande pétrolière devrait être en moyenne de 380.000 barils par jour d’ici la fin de l’année portant ainsi la progression de la consommation à 2,1 millions de barils par jour (mb/j) sur l’ensemble de 2022. La demande mondiale devrait ainsi atteindre 99,7 mb/j en moyenne cette année puis 101,8 mb/j en 2023, surpassant alors ses niveaux d’avant la pandémie de Covid.

Contrairement au gaz et dans une certaine mesure à l’électricité (en Europe et en Asie), le marché pétrolier n’est pas aujourd’hui déséquilibré entre offre et demande, même si cela n’est pas le cas pour certains produits pétroliers, notamment le carburant diesel. C’est la raison pour laquelle, contrairement au gaz, les cours du baril de pétrole ont baissé d’environ 30 dollars depuis leurs sommets de juin retombant sous les 100 dollars, du fait d’une augmentation de l’offre et des craintes sur l’ampleur du ralentissement économique mondial. Dans le même temps, les cours du gaz et de l’électricité ont continué à progresser atteignant de nouveaux records et encourageant la substitution du gaz par le pétrole quand cela est possible.

Un potentiel limité d’augmentation future de la production

«Avec plusieurs régions faisant l’expérience de vagues de chaleur brûlantes, les dernières données confirment une augmentation de l’utilisation de pétrole pour produire de l’électricité, en particulier en Europe et au Moyen-Orient mais aussi à travers l’Asie», souligne l’Agence. Et ce changement de combustible «se produit aussi dans l’industrie européenne, y compris les raffineries».

Maintenant, si le marché pétrolier a aujourd’hui plus de souplesse du côté de l’offre que celui du gaz, il est également affecté par la faiblesse des investissements dans le renouvellement des équipements de production et dans l’exploration depuis plusieurs années.

Si l’offre mondiale a atteint un pic post-pandémie à 100,5 mb/j en juillet avec la fin de certaines opérations de maintenance en mer du Nord, au Canada et au Kazakhstan, le potentiel d’augmentation future de la production reste limité. Il se trouve aux Etats-Unis avec le pétrole de schiste et éventuellement avec la levée de l’embargo sur le pétrole iranien. «L’offre pétrolière mondiale peut encore augmenter de 1 mb/j d’ici la fin de l’année», estime l’AIE, mais pas plus. Prudente, l’agence considère d’ailleurs, «qu’avec une offre de plus en plus soumise à des risques de perturbation, un autre rebond des prix ne peut pas être exclu».

Et cela même si la demande est appelée à se stabiliser avec le brutal ralentissement en cours de l’économie mondiale. La demande qui avait fortement augmentée, de 5,1 mb/j au début de l’année, ne progressera plus que de 100.000 barils par jour à la fin de l’année.

 

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