Transports, rien ne sera plus comme avant
Le nouveau numéro de Transitions & Energies vient de paraitre.
Titré, «Energie et Transport, la révolution qui vient», il consacre notamment un dossier approfondi à la révolution des transports. Elle ne fait que commencer mais son impact sera considérable sur nos modes de vie et nos économies.
Elle aura pour conséquence inévitable de renchérir le coût des transports et d’en réduire l’offre pour les marchandises comme pour les personnes. La mondialisation à base d’énergies fossiles signifiait des transports toujours plus nombreux, toujours moins coûteux, toujours plus rapides et sur des distances toujours plus grandes. Ce ne sera plus le cas.
Le problème est que les technologies de substitution sont loin d’être matures et suffisantes. Pour ce qui est des transports terrestres, la voie est celle du moteur électrique. À savoir l’électrification directe, avec les batteries, et indirecte avec l’hydrogène vert produit par électrolyse et transformé par une pile à combustible. Les batteries pour les véhicules légers et sur des distances relativement courtes et l’hydrogène pour les marchandises, l’utilisation intensive et les longues distances.
Dans les domaines maritime et aérien, la question principale aujourd’hui n’est pas économique –elle le deviendra– mais avant tout technologique. Les techniques permettant de propulser des navires et des avions sans carburants fossiles sont au mieux balbutiantes. Les avions et les navires à hydrogène qui existent aujourd’hui à l’état de prototypes se comptent sur les doigts d’une main.
La prochaine décennie sera décisive. Soit nous nous donnons les moyens économiques et technologiques de mettre en place une transition ordonnée et rationnelle de notre système de transport, soit nous cédons à la facilité, à la démagogie et aux slogans moralisateurs. Dans le premier cas, nous pourrons préserver la liberté de mouvement dont nous avons pu mesurer depuis un an combien elle est précieuse et essentielle. Mais si nous détruisons sans reconstruire, si nous nous appauvrissons en vain, nous prendrons le risque de plonger dans une nouvelle période sombre de l’Histoire.
«Les périodes sombres de l’Histoire ont pour caractéristiques l’isolation, le manque de mobilité, le manque de curiosité, l’absence d’espoir», expliquait Sir Kenneth Clarke dans Civilisation.
Le numéro est disponible ici sous forme numérique.