Il fait chaud. Il aura même fait très chaud dans ces mois de Juin et de Juillet où tous les records auront été pulvérisés… Les catastrophes climatiques se succèdent sur une terre qui continue de brûler alors que les prix de l’énergie flambent dans des marchés complètement désorganisés.
C’est dans ce contexte que les dirigeants d’ENGIE, Total-Energie et EDF, prenant prétexte de la guerre en Ukraine, ont appelé les français à réduire leur consommation d’électricité sous peine de coupures cet hiver. Une perspective certes rafraichissante en cette période de canicule, mais qui pose question tant la réponse paraît dérisoire devant l’ampleur de la crise énergétique.
Comment en est-on arrivé là?
Il serait trop facile de mettre sur le dos du seul Poutine une situation que l’on doit d’abord aux errements de nos gouvernements successifs, incapables de résister aux apprentis sorciers qui pullulent dans les couloirs de l’Union Européenne ou dans les rangs des partis écologistes.
Car l’une des raisons de cette gabegie est à rechercher dans le marché de l’électricité européen et la «Loi NOME», sa déclinaison française. Un marché inadapté à la situation de crise que nous vivons d’après un récent rapport de la Cour des Comptes qui dénonce «une réorganisation progressivement devenue illisible et ses effets difficilement compréhensibles».
La Commission européenne quant à elle n’a cessé de vouloir affaiblir EDF en exigeant la séparation de ses différentes entités. Pourtant, l’urgence climatique et la guerre en Ukraine donnent à la France des arguments pour réhabiliter ce modèle d’une EDF intégrée.
Le moment de l’action est venu …
Dès lors, ne serait-il pas préférable de faire preuve de lucidité et d’entrer en résistance devant les agissements de nos «amis» allemands, égarés dans une stratégie fondée sur le développement massif de l’éolien qui conduit leur pays droit dans le mur, obligé de recourir au gaz et au charbon pour pallier l’intermittence de production de leurs éoliennes? Des «amis» par ailleurs bien décidés à torpiller notre filière nucléaire qui leur fait de l’ombre en produisant une électricité beaucoup moins chère que la leur, répondant à tout moment aux besoins du réseau et en émettant beaucoup moins de CO2 coupable du réchauffement climatique comme chacun le sait.
Il conviendrait aussi d’arrêter de vouloir tuer EDF, cette «poule aux œufs d’or» qui n’en finit pas d’être spoliée par l’Etat avec une hausse de 4% du tarif de l’électricité en février 2022 alors que la CRE (Commission de régulation de l’énergie) préconisait 35%, la non revalorisation du niveau de l’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), ou encore l’obligation de mettre 20 TWh d’ARENH supplémentaires à disposition de ses concurrents. Le dispositif de l’Arenh permet à tous les fournisseurs alternatifs de s’approvisionner en électricité auprès d’EDF dans des conditions fixées par les pouvoirs publics.
La Première ministre a donc fait de ce chantier l’un de ses objectifs prioritaires. Le Président de la République n’a pas manqué d’y faire référence le 14 Juillet lors de son interview télévisée.
Avec une loi pour une transition énergétique autant responsable que pragmatique…
La future Loi de Programmation sur l’Énergie et le Climat devrait définir les mesures qui permettront à la France de retrouver son indépendance et sa sécurité d’approvisionnement énergétique, notamment en électricité, de reconstruire sa capacité industrielle, et d’espérer atteindre ses objectifs de réduction de CO2.
De bonne augure à la condition que ce programme ne soit pas prétexte à un démantèlement de l’Entreprise, mais au contraire qu’il ait pour objectif le renforcement de son intégrité, la synergie du nucléaire avec les autres activités du groupe dans un service public « à la française » ayant fait dans le passé la preuve de son efficacité.
A la condition aussi de rendre les «clés de la maison» à leurs dirigeants, l’Etat restant décidemment un bien mauvais gestionnaire.