Quand on parle d’électricité renouvelable, l’éolien et le solaire sont immédiatement cités. Mais à l’échelle de la planète et à celle de la France, l’hydroélectricité est de loin la première source d’énergie renouvelable. Et elle est encore plus propre que le solaire et l’éolien.
L’énergie hydraulique représente 17% de la production électrique mondiale, soit 70% de toute l’électricité verte produite. Et l’hydraulique a un autre atout unique, c’est le seul moyen aujourd’hui de stocker à grande échelle de l’électricité. Il suffit de faire fonctionner des pompes pour remplir les barrages.
Le développement de l’hydroélectrcité est très loin d’être arrivé à son terme notamment dans les pays en développement. De nombreux projets hydrauliques de grande envergure existent ou sont lancés notamment en Afrique, en Amérique latine et en Asie. On peut citer deux projets auxquels participent des groupes industriels français, le barrage de Nachtigal au Cameroun et celui de Sinop au Brésil.
Mais si l’hydroélectrique est un élément clé de la transition énergétique, il n’a ni le soutien ni même la reconnaissance qu’il mérite. Ce que souligne Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). «La voix de l’hydraulique n’est pas entendue aussi fort qu’elle le mérite.» Et ce que dit également Jean-Bernard Levy. Le Pdg d’EDF affirme le «rôle stratégique de l’hydraulique» qui «permet de développer des EnR [énergies renouvelables] et offre une inégalable capacité de stockage de l’électricité.» EDF consacre 400 millions d’euros par an pour entretenir et moderniser ses barrages.
L’autre grande force évidente de l’hydroélectricité, c’est son bilan carbone. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), il s’agit tout simplement de la deuxième source d’énergie la plus verte. Les installations hydroélectriques génèrent 24 grammes d’équivalent. CO2 par kWh. Seul l’éolien offshore fait mieux, avec 11 grammes équivalent CO2 par kWh. A titre de comparaison, le solaire photovoltaïque affiche 32 grammes par kWh, le nucléaire 66 sur l’ensemble de son cycle de vie, et le gaz naturel 443!
Dernière illustration de l’importance stratégique de l’hydroélectrique. Dans le projet de renationalisation d’EDF, les installations hydroélectriques devraient tout comme le parc de centrales nucléaires rester dans la partie exclusivement publique du groupe électrique français.