Les ambitions dans l’hydrogène du constructeur automobile sud-coréen sont considérables. Il en est avec le japonais Toyota le précurseur et le pionnier. La première voiture à hydrogène commercialisée dans le monde l’a été dès 2013 par Hyundai. Il s’agissait de la ix35. Elle a été remplacée depuis par la Nexo, la voiture à pile à combustible et à hydrogène la plus évoluée, avec la Mirai de Toyota.
Des voitures et des camions à hydrogène
Nous avons testé une Nexo il y a quelques mois dans Transitions & Energies (voir la photographie ci-dessus). Il s’agissait du même véhicule de série que celui utilisé par l’explorateur suisse Bertrand Piccard pour battre à la fin de l’année dernière le record d’autonomie d’un véhicule à hydrogène. Il avait parcouru 778 kilomètres avec un seul plein des réservoirs et il restait encore une autonomie théorique de 49 kilomètres.
Hyundai est aussi le fournisseur de l’expérimentation en cours en Suisse d’une flotte de camions fonctionnant à l’hydrogène. Les camions utilisés de 18 tonnes (34 tonnes avec une remorque) sont des Hyundai H2 xCIENT. Ils sont équipés d’une chaîne de traction alimentée par deux piles à combustible d’une puissance de 95 KW chacune, connectées en parallèle, ainsi que de sept réservoirs d’une capacité de stockage de 35 kilos d’hydrogène. L’autonomie d’un plein est de 400 kms.
Enfin, le groupe sud coréen a aussi annoncé il y a quelques jours un partenariat avec le groupe britannique Ineos. Ce dernier pourrait équiper son futur 4×4 Grenadier, qu’il veut assembler à Hambach en Moselle dans l’ancienne usine Smart, d’un groupe motopropulseur à hydrogène fournit par Hyundai. Ineos est un géant de la chimie et de la pétrochimie.
La Corée du sud a fait le choix de l’hydrogène avant l’Allemagne et la France
Et donc après s’être doté d’une marque de luxe, Genesis, et d’une autre pour ses véhicules électriques à batteries, Ioniq, Hyundai a créé sa marque de véhicules à pile à combustible à hydrogène, HTWO, Il s’agit tout simplement du symbole de l’hydrogène, H2, verbalisé et qui devient HTWO en le prononçant à l’anglaise.
Il s’agit évidemment et avant tout de marketing. Mais il s’inspire de la réussite de Tesla, marque qui fabrique exclusivement des véhicules électriques à batteries et a contribué à en changer dans le monde l’image et le marché. Par ailleurs, HTWO entend prendre une part importante à la stratégie énergétique de la Corée du sud qui, bien avant l’Allemagne et la France, a fait le choix de l’hydrogène. Trois villes nouvelles entièrement alimentées en énergie par de l’hydrogène doivent voir le jour en Corée du sud dans les prochaines années.
L’hydrogène servira à la climatisation, le chauffage, la fourniture d’électricité et l’alimentation des équipements et des véhicules assurant le transport. Les trois villes utiliseront exclusivement des véhicules alimentées par des piles à combustibles fonctionnant avec de l’hydrogène que ce soit pour les transports publics, notamment les bus, ou individuels, les voitures. Des stations de recharge d’hydrogène seront installées dans toutes les stations de bus et dans tous les parkings. Cette décision est la première étape d’une stratégie très ambitieuse visant à assurer 10% de l’énergie de toutes les villes du pays par de l’hydrogène d’ici à 2030 et de passer à 30% en 2040.