Les Français ne lâchent pas leurs voitures

19 juillet 2019

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Embouteillage Miami Wikimedia commons
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Les Français ne lâchent pas leurs voitures

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La stigmatisation de la voiture, des conducteurs, des «pollueurs irresponsables» par les moralisateurs de l’écologie et les prophètes de la fin du monde n’y change rien. Les Français restent attachés à leur voiture, certains par ce qu’elle représente toujours pour eux une forme de liberté et d’autres parce qu’ils n’ont tout simplement pas le choix. […]

La stigmatisation de la voiture, des conducteurs, des «pollueurs irresponsables» par les moralisateurs de l’écologie et les prophètes de la fin du monde n’y change rien. Les Français restent attachés à leur voiture, certains par ce qu’elle représente toujours pour eux une forme de liberté et d’autres parce qu’ils n’ont tout simplement pas le choix. La possession d’une voiture n’est pas en recul au cours des dernières années, au contraire…

Telle est la conclusion de l’étude Parc Auto du cabinet Kantar réalisée pour Le Parisien. Selon l’institut, qui a interrogé plus de 10.000 foyers français au premier trimestre 2019, 86% des ménages possèdent une voiture. Ils étaient «seulement» 79% vingt ans auparavant, en 1998. Dans près de 4 familles sur 10, il y a même deux voitures. C’est 10% de plus qu’il y a 20 ans. En tout, il y avait 34,19 millions de voitures particulières en circulation dans le pays au début de l’année.

«Cela peut sembler à contre-courant de tout ce qu’on entend actuellement au sujet des nouvelles formes de mobilité, mais cela souligne notamment que les offres alternatives ne sont pas encore assez développées», explique Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile au Parisien. Ce qui est également à contre courant du brouhaha médiatique permanent est le très faible succès des véhicules électriques.

En tout cas, il y a bien deux France de l’automobile. Celle des métropoles et plus particulièrement de la région parisienne qui a des moyens de substitution à l’automobile, des transports en commun, pour se déplacer afin de travailler, d’étudier, de faire des courses, de se soigner ou d’avoir une vie sociale et culturelle. Et celle de la France périphérique qui ne peut se passer de voiture pour faire tout cela. Un tiers de la population française est contraint d’utiliser une voiture tous les jours qu’elle le veuille ou pas.

Ainsi, c’est logiquement dans les zones rurales et les villes de moins de 2000 habitants, dans la «France périphérique», que l’on compte le plus de foyers équipés de voitures (95%). Le taux de possession d’un véhicule par famille n’est plus que de 68% dans la région parisienne et de seulement 34% à Paris même. La croisade anti-voitures d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, prend alors tout son sens.

Seuls 11% des habitants de l’agglomération parisienne estiment ne pas pouvoir se rendre à leur travail sans leur voiture. Cette part passe à 26% dans les métropoles de plus de 100.000 habitants. Enfin, dans les villes de moins de 100.000 habitants, 30% des familles utilisent quotidiennement leur véhicule, 46% dans les petites agglomérations (de 2.000 à 20.000 habitants) et 59% à la campagne.

En conclusion, cela n’a tout simplement aucun sens de vouloir gérer les questions de mobilité et d’automobile de la même façon dans les grandes villes et dans la France périphérique. Le mouvement des gilets jaunes, en tout cas à son origine, l’a bien montré.

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