Peu à peu, les capacités des parcs éoliens et solaires raccordés au réseau électrique rattrapent en France celles des centrales hydroélectriques. Ils représentaient fin septembre 2019 près de 48% de la capacité totale des énergies renouvelables (ER).
La production totale des ER a couvert 21% de la consommation électrique en France sur les neuf premiers mois de l’année. Si on y ajoute le nucléaire qui lui aussi émet très peu de gaz à effet de serre, la part de l’électricité «propre» est nettement supérieure en France à 90%. Un niveau record qui permet à la France d’émettre moins de la moitié du CO2 de l’Allemagne.
Les énergies éoliennes et solaires ont vu leur capacité grandir rapidement depuis un an. Les parcs de production de ces deux types d’énergie renouvelable ont augmenté, en termes de puissance, de 296 MW (solaire) et de 240 MW (éolien) entre juillet et septembre 2019, selon le Panorama de l’électricité renouvelable au 30 septembre réalisé par le réseau électrique français RTE.
«Les filières éolienne et solaire contribuent à hauteur de 96,6% à la croissance des énergies renouvelables électriques sur le troisième trimestre 2019. Au 30 septembre 2019, la puissance des parcs éolien et solaire atteint respectivement 15,9 GW et 9,2 GW», explique RTE. Les deux filières totalisent ainsi 47,7 % de la capacité de production électrique des énergies de renouvelables, presque autant que le parc hydraulique qui en représente 48,4%. Le reste (3,9%) provient des bioénergies.
Baisse de 8% en un an de la production d’électricité renouvelable
La montée en puissance de l’éolien et du solaire est d’autant plus la bienvenue que, du fait d’une faible pluviométrie, la production hydraulique a baissé de 12,7% par rapport au troisième trimestre 2018. Résultat: la production d’électricité renouvelable sur les douze derniers mois (99,6 TWh) a baissé de 8% par rapport aux douze mois précédents du fait donc d’une diminution de la production hydraulique que l’augmentation de la production éolienne et solaire n’a pas permis de totalement compenser.
Le principal handicap des sources d’énergies renouvelables est leur intermittence. Cela est vrai du solaire et de l’éolien, mais également de l’hydraulique.
Le taux de couverture moyen de la consommation électrique par les énergies renouvelables a été sur les douze derniers mois de 21%. Cela représente une baisse par rapport aux douze mois précédents de 1,4 point. Un contretemps qui illustre la difficulté à atteindre l’objectif de 40% de la consommation d’électricité issue des énergies renouvelables, fixé pour 2030 par la loi de 2015 sur la transition énergétique. D’autant plus que remplacer l’électricité d’origine nucléaire par de l’électricité provenant des éoliennes et des panneaux solaires ne fera rien gagner en terme d’émissions de gaz à effet de serre. Mais dans ce domaine, l’affichage politique est plus important que la réalité de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. L’Allemagne qui a fait le pari du tout renouvelable et ne parvient plus à faire baisser ses émissions de CO2 en est le meilleur exemple.