Avec le coronavirus, la voiture redevient indispensable

16 mars 2020

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : Citroën_2CV_1973 Wikimedia Commons
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Avec le coronavirus, la voiture redevient indispensable

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L'épidémie de coronavirus change les comportements notamment dans le domaine des transports. Les transports collectifs étant potentiellement dangereux et voyant leur circulation réduite, la voiture prend sa revanche.

Dans les changements de comportement rendus inévitables par l’épidémie de coronavirus, les transports occupent une place importante. Même s’il n’est pas question pour le moment de confinement, les Français se déplacent moins et différemment. D’abord, évidemment et depuis plusieurs semaines ils prennent beaucoup moins l’avion. Toujours sur longue distance, l’utilisation du train a diminué et devrait le faire encore plus lors des prochains jours. Le gouvernement a annoncé que le nombre de trains et plus particulièrement de TGV en circulation allait être réduit de moitié d’ici la fin de la semaine.

La revanche de la voiture sur les transports en commun

Les Français ont aussi sensiblement modifié le type de transports utilisés au quotidien. Le gagnant est sans surprise la voiture individuelle et les perdants les transports collectifs et le covoiturage. Pour ce qui est des transports en commun, la fréquence de circulation des bus, des métros et des trains régionaux va aussi rapidement baisser dans les prochains jours. On peut donc parler de revanche symbolique du transport individuel et plus particulièrement de la voiture tant décriée. En période de grève comme d’épidémie, elle reste finalement le seul recours.

Comme le souligne avec ironie Le Point, «en dépit des désagréments qui ont été dressés pour restreindre son usage – trafic sciemment sclérosé, coût des carburants, prix du stationnement, etc. –, les usagers signent massivement pour l’usage de la voiture dont la bulle protectrice prend une signification nouvelle en période de pandémie.»

Au-delà de la diminution nécessaire des relations et des contacts sociaux, la voiture est perçue par une bonne partie des automobilistes comme une carapace protectrice contre les agressions extérieures. Cela explique d’ailleurs, l’attachement parfois irrationnel qu’elle suscite. Elle est également et de façon plus objective un moyen de se protéger contre la pollution ambiante et même la propagation des virus, filtrés, en partie, par les systèmes de climatisation. La voiture est en quelque sorte un refuge et un recours. Elle a déjà été utilisée ainsi pendant les grèves massives de transport. Cela n’est pas forcément conscient, mais pour les psychanalystes, la voiture peut représenter pour son propriétaire aussi bien une armure de métal qu’un ventre maternel protecteur.

Un sondage de 40 Millions d’automobilistes

Pas étonnant alors, si selon un sondage réalisé par l’association 40 Millions d’automobilistes auprès de 10.058 personnes entre le 5 et le 10 mars, plus de quatre Français sur cinq (82,3%) déclarent que la voiture reste leur moyen de transport favori, contre 7% pour la moto, 5,4% la marche et 3,6% le vélo. Un raz de marée pour le transport individuel au détriment du collectif vécu avant tout comme une contrainte. Le bus arrive ainsi en dernière position, étant le transport favori de 0,26% des personnes interrogées…

Si 50% des sondés craignent dans le cas d’une épidémie massive les transports en communet 35% ne s’en inquiètent pas. Ils sont au moment de se déplacer 62% à privilégier la voiture. Mais il n’est pas ou plus question de la partager avec un inconnu pour près de 48% des personnes interrogées. Le covoiturage se heurte à ses limites. Ils sont enfin 42% des sondés à considérer que la fermeture partielle ou totale des transports en commun serait opportune.

Le plus grand journaliste automobile britannique, le regretté L.J.K. Setright, résumait parfaitement, en 2003 déjà, le dilemme des automobilistes et la relation particulière qu’ils continuent, pour une bonne partie d’entre eux, à entretenir avec leur voiture. «La fin de la voiture doit arriver. Elle a été tout au long de son existence un moyen de communication. Nous en avons d’autres maintenant dont on ne pouvait même pas rêver quand la voiture a été inventée. Ils doivent supplanter la voiture comme la navigation à vapeur a remplacé la voile. Mais, si on regarde notre comportement au cours des 70 dernières années, vous croyez vraiment que nous laisserons faire?»

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