Le ciment est un élément essentiel du monde moderne. Il est le liant qui permet de fabriquer le béton, matériau omniprésent, durable et indispensable à la construction, au bâtiment comme aux travaux publics, dans les pays riches comme dans les pays en développement. Il se fabrique la quantité colossale de plus de 4,6 milliards de tonnes de ciment par an et cela représente, la production seule, 8% des émissions mondiales annuelles de CO2. La moitié de ces émissions provient de la réaction chimique inhérente au processus de fabrication. Le ciment est aujourd’hui considéré comme le premier produit manufacturé sur terre, par sa masse, et la deuxième matière la plus utilisée derrière… l’eau.
L’urbanisation s’accélère dans le monde
Et cela ne devrait certainement pas diminuer. Tout simplement parce que l’urbanisation s’accélère dans le monde et que selon certaines projections, d’ici 2050 environ 80% de la population mondiale pourrait vivre dans des villes.
Décarboner l’industrie lourde est une tâche bien plus difficile que réduire les émissions de gaz à effet de serre pour produire de l’électricité. Tout simplement parce que les technologies de substitution n’existent pas ou sont au stade embryonnaire. C’est le cas dans la sidérurgie et dans le ciment. Mais dans ce dernier domaine, il commence à exister des alternatives explique le World Economic Forum. A savoir, des ciments de substitution d’une autre nature dont le processus de fabrication émet beaucoup moins de CO2.
Matériaux de substitution
Le ciment actuel dit Portland est fabriqué en portant un mélange de calcaire et d’autres minéraux à 1.450 degrés °C. Un processus qui déclenche des réactions chimiques et émet beaucoup de CO2. Parmi les matériaux alternatifs cités par le World Economic Forum et plusieurs études scientifiques, on trouve les cendres de charbon, le laitier de haut fourneau, des argiles calcinées, des pouzzolanes (roches volcaniques), des cendres végétales, des calcaires finement broyés ou des fumées de silice. De nombreuses études scientifiques détaillent l’utilisation de ces matériaux et leurs avantages.
«Ils peuvent être utilisés soit en les mélangeant au ciment traditionnel ou par eux mêmes comme une «colle» utilisée directement pour lier les matériaux de construction… Et surtout la façon dont ses matériaux sont fabriqués se traduit par beaucoup moins de CO2 que le ciment Portland. Cela peut réduire les émissions de 50% à 80% selon la technologie utilisée».
Selon le World Economic Forum, basculer vers une utilisation de ciment dit durable pourrait permettre, toujours selon la technologie utilisée, de diminuer de 1,72 à 2,75 milliards de tonnes d’émissions de CO2 par an. Et d’ici 2050, la baisse des émissions pourrait atteindre entre 7,25 et 11,60 milliards de tonnes.
Les progrès pourraient être encore plus rapides si l’industrie du ciment dans le monde est incitée, notamment financièrement, à recourir massivement à la capture et au stockage du CO2 émis pendant les processus de fabrication.