<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La Chine a aussi dépassé l’Europe dans la recherche sur les technologies bas carbone

23 janvier 2024

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : La commission européenne à Bruxelles
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La Chine a aussi dépassé l’Europe dans la recherche sur les technologies bas carbone

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Non seulement l’industrie chinoise domine aujourd’hui, parfois outrageusement, la production de la plupart des équipements indispensables à la transition énergétique, mais elle a aussi dépassé l’Europe dans la recherche et le développement des technologies bas carbone. C’est ce que montre un rapport qui vient d’être publié par la Commission européenne et dresse un tableau inquiétant de la vulnérabilité européenne face à la Chine en matière de commerce, d'investissement… et de technologie.

C’est un rapport qui devrait servir de signal d’alarme. Il vient d’être publié par la Commission européenne (Pdf) et dresse un tableau inquiétant de la vulnérabilité européenne face à la Chine en matière de commerce, d’investissement et de technologie. Et c’est particulièrement flagrant dans le domaine énergétique. « La domination de la Chine dans le domaine industrielle est particulièrement évidente dans celui des technologies propres », écrit la Commission.

Non seulement l’industrie chinoise domine aujourd’hui, parfois outrageusement, la production de la plupart des équipements indispensables à la transition énergétique, des panneaux solaires, aux batteries en passant par les éoliennes et les minéraux et métaux dits critiques, mais elle a aussi dépassé l’Europe dans la recherche et le développement (R&D) des technologies bas carbone.

Source: Commission Européenne Janvier 2024.

« L’exposition de l’Union Européenne (UE) à la Chine devient de plus en plus technologique. La Chine veut gagner la course mondiale au leadership dans les technologies clés, qu’elle considère d’une importance cruciale pour son développement et sa sécurité. Pour ce faire, la Chine utilise une approche globale pour combler les lacunes technologiques et soutenir la chaîne de l’innovation, de la recherche à la commercialisation, dans le but de parvenir à l’autosuffisance. Il est déjà apparent qu’elle dépasse le reste du monde dans certaines technologies critiques. »

La Commission souligne que la Chine a rattrapé et dépassé l’Union Européenne en matière de dépenses de Recherche et Développement. Elles ont plus que doublé en Chine depuis 2000, et augmenté dans le même temps bien plus lentement en Europe. Ainsi, la Chine a dépassé l’UE, tandis que les États-Unis eux ne se font pas rattraper et conservent une avance constante… « La Chine a dépassé l’UE en termes de production scientifique et d’excellence scientifique. La Chine est un leader mondial en matière de publications scientifiques et devance aujourd’hui l’UE en ce qui concerne les publications les plus citées, utilisées comme indicateur de la qualité de la recherche. » Et ce qu’illustre le tableau ci-dessous, est que l’Europe dominait la plupart des technologies de la transition en 2010 et a perdu sa place de numéro un dix ans plus tard.

Source: Commission Européenne Janvier 2024.

L’Union Européenne s’efforce depuis l’an dernier de tenter de protéger ses industries de la transition de la concurrence chinoise notamment dans les filières des véhicules électriques, des panneaux photovoltaïques et de l’énergie éolienne. Mais cela est devenu très compliqué. Ainsi lors de l’annonce de mesures récentes pour  protéger l’industrie éolienne européenne, la Commission explique que les bas chinois cassés et les chaînes d’approvisionnement plus courtes liées à la domination de la Chine dans la production d’acier et de matières premières « compromettent gravement la capacité des entreprises de l’UE à être compétitives sur un pied d’égalité ».

L’UE a aussi ouvert une enquête sur les subventions dont bénéficie l’industrie automobile électrique chinoise. Elle a aussi instauré un Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Il s’agit d’une taxe carbone inédite qui doit permettre, en théorie, à l’industrie européenne d’être soumise à des normes plus sévères que ses concurrents dans le monde… et de survivre. C’est une usine à gaz technocratique dont la Commission de Bruxelles a le secret qui sera testée dans un premier temps dans six secteurs hautement stratégiques, ceux des importations d’acier, de ciment, d’aluminium, d’engrais, d’électricité et d’hydrogène.

Enfin, l’UE est entrée dans les négociations finales pour adopter le Net Zero Industry Act qui se veut le pendant de la loi IRA américaine… adoptée par le Congrès à l’été 2022. Le texte affirme avoir pour objet « d’accroître la compétitivité et la résilience de la base industrielle de l’Union Européenne dans le domaine des technologies net-zéro, qui constituera l’épine dorsale d’un système d’énergie propre abordable, fiable et durable ».

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