<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Le chauffage au bois dans le collimateur du gouvernement

6 août 2021

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : Bois Chauffage
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Le chauffage au bois dans le collimateur du gouvernement

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La pollution atmosphérique aux particules fines a des conséquences non négligeables sur la santé des populations. Mais dans ce domaine, les légendes urbaines ont la vie dure. Anne Hidalgo avait ainsi été jusqu'à affirmer le 10 mai 2020 dans une interview au Journal du Dimanche qu'elle transportait le virus du Covid 19! Plus sérieusement, les confinements ont permis de démontrer, avec une expérience sans précédent en grandeur réelle de baisse de la circulation, que l'automobile a un impact relativement limité sur la pollution aux particules fines. Le principal coupable désigné aujourd'hui est le chauffage au bois. Le gouvernement, condamné il y a quelques jours par le Conseil d'Etat pour ne pas parvenir à réduire la pollution atmosphérique, se doit d'agir. Les restrictions et les interdictions vont se multiplier.

Contrairement à beaucoup d’idées reçues, la pollution de l’atmosphère aux particules fines est plus le fait de l’industrie, de l’agriculture, des centrales au charbon allemandes et du chauffage que de la circulation automobile. Les particules voyagent dans l’atmosphère sur des centaines voire des milliers de kilomètres comme le montre plusieurs études. Tout cela explique pourquoi les restrictions de circulation ont finalement assez peu d’impact sur le niveau de particules fines. On a pu le mesurer lors d’une expérience unique en grandeur réelle l’an dernier lors des confinements. Ainsi, il y a eu trois alertes l’an dernier à la pollution aux particules fines en Ile-de-France, dont deux pendant les périodes de confinementUne information passée inaperçue…

En revanche, le chauffage au bois est maintenant désigné comme la principale source des émissions de particules fines. D’après le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique, les 6,5 millions d’appareils de chauffage fonctionnant au bois émettent en France plus de deux fois la quantité de particules fines rejetées par les voitures qui circulent dans le pays. Et cela va se traduire dans les mois et les années à venir par des interdictions et des restrictions. Toutes les énergies renouvelables n’ont pas que des vertus.

Dès le 1er janvier 2022, des interdictions dans la vallée de l’Arve

Ainsi, dans la vallée très encaissée de l’Arve, en Haute-Savoie, l’usage des cheminées à foyer ouvert sera définitivement interdit à partir du 1er janvier 2022. Une décision sans précédent en France. Le préfet du département affirme que cela permettra d’améliorer la qualité de l’air dans ce territoire où le chauffage au bois serait responsable, en hiver, de la très grande majorité des particules fines circulant dans l’atmosphère.

Selon une vieille étude, très contestée, de Santé Publique France, 48.000 décès sont attribuables chaque année aux particules fines. Le chiffre lui-même est sujet à caution. Il s’agit de morts prématurés, ce que la plupart des médias oublient, et il s’agit d’une extrapolation statistique. Elle ne prend pas en compte le fait que ces morts prématurées sont aussi des fumeurs, des cancéreux, des cardiaques, des diabétiques… Une étude statistique similaire réalisée par l’OMS aboutissait à un nombre inférieur de moitié de décès prématurés…

«Faible prise de conscience des populations»

En tout cas, le gouvernement qui vient d’être condamné par le Conseil d’Etat à 10 millions d’euros d’amendes pour n’avoir pas «pris les mesures suffisantes» pour lutter contre la pollution de l’air a décidé de s’attaquer aux feux de cheminées et aux poêles à bois. Il a lancé un «plan d’action» qui vise à réduire de 50% les émissions de polluants du chauffage au bois domestique d’ici à 2030. L’objectif de 50% est même maintenant imposé par la loi Climat et Résilience votée en juillet par le Parlement.

Dans les zones comme la vallée de l’Arve, qui ont des plans de protection de l’atmosphère (PPA), les préfets vont ainsi venir réglementer l’utilisation des installations existantes et l’installation de nouveaux appareils. Un certificat de conformité sera exigé lors de la revente d’un bien.

Le ministère de la Transition écologique a fait de cette chasse aux feux de cheminées une priorité et souligne «la faible prise de conscience dans la population» de la nocivité des émissions de leurs équipements. «Un feu de deux heures dans une vieille cheminée représente 2.000 kilomètres parcourus par un vieux véhicule diesel», rapporte-t-il.

Vente de bois encadrée

Les vieux appareils au bois non performants sont les premiers visés. Le gouvernement table sur le remplacement de 600.000 d’entre eux d’ici à 2025, via l’installation de poêles à bûches ou à granulés et celle d’inserts dans les foyers ouverts. Pour cela, les Français peuvent bénéficier des aides du fonds Air Bois développées par les collectivités, qui peuvent être cumulées avec MaPrimeRenov’, l’aide à la rénovation énergétique des logements, et les certificats d’économies d’énergie. «Ces aides peuvent atteindre jusqu’à 90% du coût d’un nouvel équipement pour les ménages les plus modestes», précise le ministère de l’Ecologie.

Un texte est aussi en préparation pour rendre le ramonage obligatoire tous les ans partout en France. Le gouvernement veut aussi pousser les Français à utiliser un combustible de qualité (des bûches sèches et mieux calibrées) en développant un label. La vente de bois va être encadrée. Pour éviter des réactions d’humeur et expliquer les enjeux, le gouvernement a prévu une campagne de communication nationale chaque hiver. Elle va être nécessaire…

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La rédaction

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