L’électrification des transports est un élément important de la transition. Mais pour ce qui est des longues distances, d’une utilisation intensive et de dizaines de tonnes de marchandises, la technologie du moteur électrique associée à des batteries n’est pas aujourd’hui adaptée et performante. Cela explique pourquoi pour les avions, les navires, les camions et les taxis, l’hydrogène apparait comme une bien meilleure solution. L’électrique à batteries serait alors avant tout réservé aux voitures individuelles et sur des parcours relativement courts, quelques centaines de kilomètres, et aux utilitaires.
Ainsi, en dépit des annonces et des promesses le poids lourd électrique à batteries de Tesla, le Semi (voir la photographie ci-dessus), n’a toujours pas vu le jour. Et dans le même temps, des camions électriques à pile à combustible et hydrogène sont déjà sur les routes. C’est notamment le cas en Europe des modèles fabriqués par le sud-coréen Hyundai. Ils commenceront également à être commercialisés en Chine et aux Etats-Unis cette année. Toyota et sa filiale Hino devraient aussi vendre sur le marché américain cette année un camion à hydrogène.
Elon Musk annonce un nouveau retard
C’est Elon Musk lui-même, le fondateur de Tesla, qui reconnait qu’il faudra encore attendre pour voir son Semi. Il faut dire qu’un camion emportant des tonnes de batteries pose à la fois des problèmes techniques et économiques. Sa charge est limitée par le poids des batteries. Il faut pour le recharger une puissance électrique importante. Des tonnes de batteries représentent aujourd’hui un coût élevé et il faut pouvoir les changer après quelques années d’utilisation intensive surtout si elles ont été rechargées fréquemment de façon rapide par des chargeurs puissants.
Pour fonctionner, le Semi de Tesla a besoin du nouveau modèle de cellules de batteries développé par le constructeur américain, le 4680. Il a été présenté en septembre 2020 lors du grand numéro de communication baptisé «Battery Dat». Ces cellules devraient être plus performantes. Mais sur Twitter, Elon Muk a prévenu qu’il n’y en aurait pas suffisamment. «Nous sommes trop limités en nombre de cellules pour l’instant, mais nous pourrons probablement être prêts l’année prochaine», écrivait-il le week-end dernier. Elon Musk a expliqué aussi aux analystes financiers qu’un «Semi utilisera cinq fois le nombre de cellules d’une voiture, mais il ne se vendra pas cinq fois le prix d’une voiture, donc cela n’a pas de sens pour nous de le fabriquer aujourd’hui». Dans un email en juin 2020, Elon Musk annonçait pourtant le début de la production du Semi… Mais les annonces d’Elon Musk sont à prendre avec précaution.
Des milliers de commandes…
Les premiers clients du poids lourd de Tesla, les multinationales Pepsi, UPS ou encore Walmart, sont bien placés pour le savoir. Ils ont rempli leur bon de commande et versé un acompte en novembre 2017 d’environ 20.000 dollars par camion. Des milliers avaient alors été commandés. Lors de l’évènement médiatique organisé à Los Angeles pour présenter le Semi, Elon Musk avait proclamé qu’il allait révolutionner le transport par camions. Les livraisons du Semi devaient commencer en 2019…