Le pétrole de schiste aux États-Unis est devenu le théâtre d’une bataille boursière entre deux géants américains de l’industrie pétrolière. Depuis plusieurs semaines, à coup de dizaines de milliards de dollars, Occidental Petroleum et Chevron tentent chacun de prendre le contrôle de leur compatriote Anadarko.
Anadarko a d’abord dit oui à Chevron en éconduisant Occidental Petroleum. À 33 milliards de dollars, l’offre était la plus importante OPA du secteur pétrolier depuis 2015. Deux semaines plus tard, fin avril, Occidental revenait à la charge avec une surenchère astronomique de 57 milliards de dollars. Anadarko a changé d’avis. D’autant plus qu’Occidental a reçu un soutien de taille: celui de la holding du milliardaire Warren Buffet, Berkshire Hathaway. Elle promet d’investir 10 milliards de dollars dans Occidental en cas de rachat d’Anadarko.
Anadarko est pourtant loin d’être la société pétrolière la plus rentable et prometteuse du marché. Mais c’est l’une des mieux implantées dans le bassin permien et son rachat permettrait à Chevron ou Occidental de devenir un acteur majeur de ce nouvel eldorado du gaz et du pétrole de schiste aux États-Unis. Depuis une quinzaine d’années, le bassin permien est la source de la révolution énergétique américaine. Entre l’ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique, cette zone désertique a fait des États-Unis un exportateur de pétrole et non plus un importateur.
Le bassin Permien est même devenu le bassin pétrolier le plus productif au monde avec plus de 4,1 millions de barils par jour selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie. C’est plus que le principal champ pétrolier d’Arabie saoudite. D’ici 2023, les États-Unis pourraient même devenir le premier exportateur mondial de brut. Même si le mode d’extraction du bassin permien par fracturation hydraulique est très coûteux sur le plan économique et pour l’environnement…