Deux barrages géants pour fermer la mer du nord et protéger des millions d’européens

17 février 2020

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Barrages géants mer du nord Guardian
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Deux barrages géants pour fermer la mer du nord et protéger des millions d’européens

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Pour protéger les riverains de la mer du nord de la montée des eaux, deux scientifiques proposent de construire des barrages géants entre la France et l'Angleterre et entre l'Ecosse et la Norvège.

Un scientifique néerlandais et un suédois font une proposition étonnante: construire deux barrages géants entre la France et l’Angleterre et entre l’Ecosse et la Norvège pour fermer la mer du nord et protéger 25 millions d’européens de la montée du niveau des eaux. Les deux barrages feraient respectivement 160 et 475 kilomètres! Le Guardian a publié une carte représentant le tracé théorique des deux barrages (voir ci-dessus).

Cela peut sembler un peu délirant, mais Sjoerd Groeskamp, est un très sérieux océanographe de l’Institut royal des Pays-Bas pour la recherche marine tout comme Joakim Kjellsson du Centre Geomar de recherche océanographique de Kiel en Allemagne.  Ils estiment qu’il s’agit d’une «solution possible techniquement comme économiquement». La profondeur de la mer du nord entre la France et l’Angleterre dépasse rarement 100 mètres et entre l’Ecosse et la Norvège est en moyenne de 127 mètres avec un maximum de 320 mètres au large de la Norvège.

Projets de villes flottantes

«Une augmentation de 10 mètres du niveau des océans est prévue d’ici l’année 2500, selon les scénarios les plus pessimistes», écrit Sjoerd Groeskamp dans un article qui sera publié ce mois-ci dans le American Journal of Meteorology et présentera le projet dénommé the North Sea Enclosure Dyke (la digue de fermeture de la mer du nord). Il coûterait, selon ce que Sjoerd Groeskamp a déclaré au Guardian, entre 300 et 600 millions d’euros, ce qui semble très peu au regard de la taille des ouvrages. Il ajoute que ce coût ne prend pas en compte les pertes liées aux dommages causés à la pêche et aux coûts supplémentaires de transport maritime. Pour Hannah Cloke,  professeur d’hydrologie à l’université de Reading, interrogée par le Guardian, «cela peut fonctionner et il est de toute façon important d’avoir des idées non conventionnelles pour s’adapter aux conséquences du réchauffement».

Dans le même ordre d’idées et toujours pour s’adapter à la montée du niveau des eaux, il existe des projets soutenus par l’ONU pour créer des villes flottantes ancrées au fond des océans et qui produiraient de façon autosuffisante leur énergie et leur eau douce. Chacune d’entre elles pourraient abriter des dizaines de milliers de personnes.

Selon les calculs du GIEC, une augmentation des températures de 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle pourrait se traduire par une hausse moyenne de 30 à 60 centimètres du niveau des mers en 2100. La menace est grande pour les Pays-Bas, notamment, dont un tiers des terres se situent d’ores et déjà sous le niveau de la mer. Le pays protège depuis des siècles les terres gagnées sur la mer, les polders, par des systèmes de digues. Selon le gouvernement néerlandais, les digues actuelles peuvent tenir jusqu’en 2050, pas au-delà.

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