«Airbus» des batteries, l’Europe tente de rattraper son retard

3 mai 2019

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Batteries automobile lithium-ion
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«Airbus» des batteries, l’Europe tente de rattraper son retard

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Le très médiatique projet de création d’un géant européen de la batterie pour voitures électrique a été officiellement lancé le 2 mai. Financé par des fonds publics et privés pour un total de 5 à 6 milliards d’suris, l’initiative devrait se traduire par la création de trois usines dès 2020 en France et en Allemagne. Une filière […]

Le très médiatique projet de création d’un géant européen de la batterie pour voitures électrique a été officiellement lancé le 2 mai. Financé par des fonds publics et privés pour un total de 5 à 6 milliards d’suris, l’initiative devrait se traduire par la création de trois usines dès 2020 en France et en Allemagne. Une filière complète sera construite qui assurera l’extraction des matières premières, la production des cellules, leur intégration aux véhicules électriques et leur recyclage.

Cela devrait créer des milliers d’emplois, développer des compétences et plus encore assurer un début d’indépendance des constructeurs automobiles européens face aux fabricants asiatiques de batteries et notamment chinois qui détiennent un quasi monopole. Aujourd’hui sur ce marché, seuls existent les Japonais, les sud-coréens et les chinois qui détiennent 76% du marché mondial et contrôlent les matières premières entrant dans la fabrication des batteries. L’Europe produit seulement 1% des batteries lithium-ion qui équipent la quasi totalité des véhicules électriques

D’un coût aujourd’hui estimé entre 5 et 6 milliards d’euros, ce projet sera financé à hauteur de 1,2 milliard d’euros par des fonds publics et 4 milliards d’euros par le privé. Plusieurs acteurs auraient déclaré leur intérêt dont le fabricant de batteries Saft détenu par Total et le groupe PSA ainsi que sa filiale Opel. La France s’est engagée à verser 700 millions d’euros. Des fonds structurels européens pourront également compléter l’enveloppe. Jusqu’en « 2022-2023 » les usines produiront des batteries « liquides améliorées », une technologie actuellement utilisée dans les voitures électriques. Elles devront ensuite assembler des batteries « solides » à l’horizon 2025-2026, dont la densité énergétique est plus élevée.

Le projet franco-allemand a vocation à s’élargir à d’autres pays d’Europe. L’Italie, la Belgique, la Pologne, l’Autriche et la Finlande ont déjà manifesté leur souhait de l’intégrer. Ils devront toutefois engager des fonds publics pour l’implantation de sites de production sur leur sol.

Reste à savoir si ce projet bien tardif sera en mesure d’affronter la concurrence asiatique… Et si les moyens humains et financiers sont à la hauteur des enjeux. Selon le cabinet BCG, le marché mondial des batteries auto pourrait atteindre 45 milliards d’euros en 2027. Dont 20 % à 30 % en Europe.

Il faut tout de même saluer un certain nombre d’initiatives privées. Rare spécialiste européen des accumulateurs, Northvolt a mis en chantier en Suède, avec l’aide de Siemens, la plus grosse usine de batteries du continent, d’un coût minimum de 1,6 milliard d’euros, pour démarrage dès 2020. Son rival néerlandais Lithium Werks, qui possède deux usines en Chine, est lui en pourparlers avec la Pologne pour construire une usine géante, un investissement surpassant un milliard d’euros. Selon l’Union européenne, il faudra entre 10 et 20 « giga-usines » de ce type pour satisfaire la demande européenne en 2025.

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La rédaction

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