Un accord d’entreprise a bien été signé à la fin de la semaine dernière à GRDF par trois syndicats (FO, CFE-CGC et CFDT). Il accorde une augmentation de 2,3% rétroactive au 1er juillet, en plus d’une hausse du salaire national de base obtenue au niveau de la branche. Mais la CGT ne veut pas en entendre parler et veut obtenir presque autant qu’à EDF où l’accord d’entreprise se traduira par une hausse de 9,47 % de la masse salariale du groupe en 2023, contre 4,3 % en 2022.
Pas moins de 47 sites de GRDF sont en grève depuis une dizaine de jours. Les agents grévistes de la filiale d’Engie, ex-GDF, assurent les urgences et les dépannages, mais pas les travaux prévus sur les chantiers programmés. Ils veulent obtenir une augmentation de 4,6% à l’échelle nationale et diverses primes, notamment pour les interventions dans les quartiers sensibles.
Activité «fortement perturbée» en Ile-de-France
Mais pour le moment, la direction reste sur ses positions: «l’accord salarial a été signé par trois des quatre organisations syndicales. Ce mouvement peut occasionner des perturbations auprès des clients, des rallongements inhabituels des délais d’intervention.»
En tout cas, l’activité de GRDF est «fortement perturbée» depuis plusieurs jours, principalement à Paris et en Ile-de-France, ce qui prive certains foyers de chauffage et d’eau chaude. «Comme on a de nombreux agents en grève, il y a un certain nombre d’interventions chez des usagers qui ne peuvent pas être réalisées», a indiqué à l’AFP Eric Gautier, coordinateur syndical CGT chez GRDF. Compte tenu de la densité de population, la situation est particulièrement problématique en région parisienne, «où il y a de gros filtrages qui sont réalisés par les agents en grève» et où les véhicules d’intervention «sortent au compte-gouttes», selon M. Gautier.
«En Ile-de-France, la majorité de notre activité est fortement perturbée», a confirmé la direction de GRDF. «Tout ce qui peut être reporté est reporté et les demandes habituelles prennent plus de temps que d’habitude».
Droit de retrait des employés des plateformes téléphoniques
La colère monte pour certains clients de GRDF privés de chauffage et d’eau chaude, Du coup, certains des employés des plateformes téléphoniques de GRDF «ont fait valoir leur droit de retrait », car ils en avaient « marre de se faire engueuler», a indiqué la CGT à l’AFP.
Le préavis de grève de la CGT court jusqu’au 2 décembre, «Si d’ici là, il n’y a rien de neuf sous le soleil, il sera probablement prolongé» a assuré le syndicat. Il prévient que le mouvement vient de la base. Pour l’instant contenu, il pourrait se traduire par des coupures de gaz.