<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Il y a de sérieux risques de coupures de courant en Suisse l’hiver prochain… et en Europe

7 juin 2022

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : barrage de la Grande Dixence, dans les Alpes valaisannes wikimedia commons
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Il y a de sérieux risques de coupures de courant en Suisse l’hiver prochain… et en Europe

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Il s'agit d'un véritable avertissement. Il vient d'être donné par la Commission fédérale suisse de l'électricité, Elcom. Elle avertit qu'il y a des risques importants de coupures de courant dans la Confédération l'hiver prochain. Pour trois raisons, la production suisse d'électricité est insuffisante. Les importations traditionnelles de France sont menacées par les problèmes de corrosion qui affectent une partie du parc nucléaire français. Et les importations d'autres pays voisins sont suspendues à leurs capacités à s'approvisionner d'ici la fin de l'année en gaz naturel, ce qui est très loin d'être assuré.

L’approvisionnement de l’Europe en électricité l’hiver prochain s’annonce problématique. Un avant-goût de ce qui nous attend vient de nous être fourni par la Suisse, à savoir la mise en garde de la Commission fédérale de l’électricité, Elcom, L’approvisionnement en électricité du pays sera très incertain pour l’hiver prochain compte tenu de sa capacité de production insuffisante, les barrages manquent d’eau, et donc de la nécessité d’importer de l’électricité des pays voisins. La question aujourd’hui est de savoir s’ils seront capables d’en fournir à la Suisse.

Le premier problème vient du fournisseur traditionnel d’électricité à la Suisse, la France, et de son parc nucléaire mis à mal par la «découverte» de problèmes graves de corrosion. Si on ajoute à cela les retards de maintenance, une part non négligeable des 56 réacteurs français sera à l’arrêt au cours des prochains mois et sans doute des prochaines années. Sans compter le report permanent de l’entrée en service du nouveau réacteyr EPR de Flamanville. Résultat, les importations suisses d’électricité venant de France devraient être beaucoup plus faibles cet hiver que les saisons hivernales précédentes, a expliqué Elcom. Il existe même de sérieux doutes sur la capacité d’EDF à produire suffisamment pour répondre aux besoins nationaux.

Contraint d’importer de l’électricité

La Suisse va donc devoir couvrir ses besoins, d’environ 4 gigawattheures (GWh), en important du courant de ses autres voisins, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie. Problème, la possibilité d’exporter de l’électricité par ces pays va dépendre en grande partie de leurs capacités à s’approvisionner eux-mêmes en combustibles fossiles, principalement en gaz naturel, prévient Elcom. Pour tenter de limiter les risques, pour la première fois la Suisse va se doter d’une réserve hydraulique stratégique à laquelle elle ne touchera pas jusqu’à l’hiver pour pouvoir faire fonctionner les turbines des barrages en cas de risques de black-out.

La seule certitude aujourd’hui, c’est que l’hiver prochain les tarifs de l’électricité seront très élevés en Suisse et partout en Europe puisque la demande risque d’être supérieure à l’offre. Selon un sondage réalisé par Elcom auprès de 613 fournisseurs d’électricité du pays, la plupart des opérateurs s’attendent à ce que les tarifs de l’électricité augmentent d’environ 47%, ce qui signifie que les prix de l’électricité pour les ménages augmenteraient d’environ 20 . La hausse des prix de l’électricité a été entraînée par la flambée des prix du gaz naturel, du charbon et du carbone ces derniers mois, a déclaré Elcom, ajoutant que la baisse de la production d’électricité nucléaire en France ces derniers mois a également joué un rôle dans les hausses de prix.

La Suisse comme le reste de l’Europe, se prépare ainsi à une flambée des prix de l’électricité l’hiver prochain et à des risques de pénuries, tandis que l’Union Européenne, dont la Suisse n’est pas membre, cherche à réduire sa dépendance au gaz naturel russe. La Russie a déjà coupé l’approvisionnement en gaz de la Pologne, de la Bulgarie, de la Finlande, des Pays-Bas et de clients au Danemark et en Allemagne qui ont refusé de payer le gaz en roubles.

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