<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les sanctions ont un impact très limité sur les exportations russes d’énergie

29 avril 2022

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Les sanctions ont un impact très limité sur les exportations russes d’énergie

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Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les discours martiaux se sont succédés sur les sanctions «sans précédents» qui vont durement affecter son économie. La réalité est un peu différente. Selon les chiffres compilés par le Centre de recherches sur l’énergie et la qualité de l’air (Crea), non seulement les exportations énergétiques russes n'ont pas été très affectées, mais elles ont même augmenté pour le charbon, le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz via les gazoducs. Et l'Union Européenne est loin d'avoir donné l'exemple...

Une étude réalisée par le Centre de recherches sur l’énergie et la qualité de l’air (Crea), un think tank basé en Finlande, illustre la différence entre les discours occidentaux sur les sanctions économiques infligées à la Russie et les faits. Ainsi, les exportations russes d’énergie, qui représentent une part importante (de l’ordre de 40%) des recettes de l’Etat, ont été finalement peu affectées par les sanctions depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février. La Russie a ainsi pu exporter pour 63 milliards d’euros de pétrole, de gaz naturel et de charbon, soit 1 milliard par jour.

Le Crea pointe notamment le fait que les achats d’énergie russe par l’Allemagne, l’Italie et la Chine se sont maintenues à un niveau important. Elles ont même dans certains cas augmenté! Selon le rapport, les ventes à l’export de charbon russe se seraient accrues de 20% entre janvier-février et mars-avril; celles de gaz naturel liquéfié (GNL) auraient même augmenté de 50% dans le même temps. Et les livraisons de gaz à l’Europe via les gazoducs ont progressé de 10%… En revanche, le rythme des exportations de pétrole a baissé de 20% depuis début avril. Moscou a bien trouvé de nouveaux débouchés pour son pétrole, notamment en Inde et en Egypte, mais ils n’ont pas été suffisants pour le moment pour compenser la baisse des livraisons en Europe.

L’Europe a absorbé 71% des livraisons

Sur les 63 milliards d’euros d’énergies fossiles exportées par la Russie entre le 24 février et le 26 avril, soit par bateau, soit par gazoducs et pipelines, l’Union Européenne en a acheté pour 44 milliards, 71%du total. Les principaux importateurs ont été dans l’ordre l’Allemagne, (9,1 milliards), l’Italie (6,9 milliards), la Chine (6,7 milliards), les Pays-Bas (5,6 milliards), la Turquie (4,1 milliards et la France (3,8 milliards). Voir un tableau plus détaillé ci-dessous.

Principaux importateurs d’énergies fossiles russes au cours des deux mois suivant l’invasion de l’Ukraine. En millions d’euros. Coal (charbon), Oil products (produits pétroliers), LNG (Gaz naturel liquéfié), Crude oil (pétrole brut), Pipeline gas (gaz via gazoducs). Source Centre de recherches sur l’énergie et la qualité de l’air (Crea).

Cela dit, les exportations russes de pétrole ont tout de même été affectées, à la fois par l’embargo de quelques pays, et surtout par le fait que de nombreuses compagnies pétrolières ont renoncé à acheter des cargaisons de peur d’être dénoncées et stigmatisées. Cela est particulièrement sensible depuis le début du mois d’avril en comparaison de la période janvier – février avant l’invasion. Les exportations ont ainsi diminué d’environ 20%.

De nombreuses compagnies pétrolières et groupes énergétiques ont continué à s’approvisionner en Russie

Les livraisons d’énergie russe à l’Europe ont baissé de 40% pour le charbon et 20% pour le pétrole mais celles de GNL ont augmenté de 20% et de gaz via les gazoducs de 10%. Dans le même temps, les exportations russes de pétrole dans le reste du monde ont augmenté de 20% et celles de charbon et de GNL de respectivement 30% et 80%.

De nombreuses grandes compagnies pétrolières et groupes énergétiques ont continué leurs achats en Russie. C’est le cas, notamment, de Exxon Mobil, Shell, Total, Repsol, BP, Lukoil, Neste and Orlen et Trafigura… Et du coté des énergéticiens, cela a été le cas de RWE, KEPCO, Taipower, Tohoku Electric Power, Chubu Electric Power, TEPCO, Kyushu Electric Power; and industrial companies Nippon Steel, POSCO, Formosa Petrochemical Corporation, Mitsubishi, Hyundai Steel, Sumitomo and JFE Steel…

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