<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les stocks de gaz en Allemagne se trouvent à un niveau «inquiétant»

14 février 2022

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Champ gazier Groningue Pays-Bas Wikimedia Commons
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Les stocks de gaz en Allemagne se trouvent à un niveau «inquiétant»

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Les réserves de gaz allemandes sont tombées la semaine dernière à 35-36%. A 40%, elles permettent, selon un rapport du ministère de l'Économie et du Climat allemand, de faire face à sept jours de températures polaires, pas plus.

Les accusations graves portées le mois dernier par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) contre la Russie étaient apparemment fondées. L’AIE a reproché à Moscou de limiter volontairement depuis des mois ses exportations de gaz vers l’Europe pour faire monter la pression politique sur les dirigeants des pays européens. Conséquence, le niveau des réserves de gaz en Allemagne se trouve aujourd’hui à un niveau «inquiétant» a reconnu la semaine dernière une porte-parole du ministère de l’Économie et du Climat. «Nous surveillons la situation des niveaux de stockage et elle est certainement inquiétante», a-t-elle déclaré. Les stocks sont tombés à 35-36% contre 82% en 2020 à la même période.

Poutine a prévenu qu’il y aura «probablement des problèmes» de livraison de gaz

Plus de 55% des importations allemandes de gaz viennent de Russie, un chiffre en hausse de 15 points depuis 2012 qui illustre la dépendance croissante de Berlin. Une situation qui pourrait encore s’aggraver dans les prochaines années puisque la stratégie de transition énergétique allemande construite avant tout sur les renouvelables, éolien et solaire, nécessite des centrales thermiques toujours disponibles quand le vent et le soleil sont absents. Et le gouvernement allemand qui fermera cette année ses trois derniers réacteurs nucléaires veut accélérer le remplacement de ses centrales à charbon par des centrales au gaz, se mettant encore plus dans les mains de son fournisseur russe.

Levant toute ambigüité, le président russe a d’ailleurs déclaré à l’occasion d’une conférence de presse le 1er février lors de la venue du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, «nos partenaires en Europe auront probablement des problèmes»… de livraisons de gaz. Le président russe avait assuré au même moment à son allié Victor Orban que la Hongrie bénéficiera d’un milliard de mètres cube de gaz supplémentaire et échappera à toute pénurie.

Le gouvernement allemand d’Olaf Scholz n’a cessé de rassurer la population en affirmant que «l’approvisionnement était assuré» et qu’il n’y aurait pas de risque de pénurie. Mais selon un rapport du ministère de l’Économie et du Climat allemand, une réserve de 40% ne permet de faire face qu’à sept jours de températures polaires…

La réduction des exportations russes a commencé depuis l’automne dernier

«Il y a une grande tension sur le marché européen du gaz en raison du comportement de la Russie… Nous voyons de nombreux éléments qui pointent vers un resserrement artificiel du marché européen du gaz qui semble être lié au comportement du fournisseur de gaz russe contrôlé par l’Etat», écrivait Fatih Birol, Directeur exécutif de l’AIE en janvier. «Au contraire d’autres fournisseurs par gazoducs -comme l’Algérie, l’Azerbaïdjan et la Norvège- la Russie a réduit ses exportations vers l’Europe de 25% au quatrième trimestre de 2021 par rapport à la même période de 2020 et de 19% par rapport aux niveaux de 2019. Et cela en dépit des niveaux exceptionnellement élevés des prix du gaz naturel que nous avons vu au cours des derniers mois».

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