<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Un consortium français, mené par EDF, sur le point de racheter les activités nucléaires de GE

2 septembre 2021

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Turbine Arabelle
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Un consortium français, mené par EDF, sur le point de racheter les activités nucléaires de GE

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Si l'opération se fait, elle présente de multiples avantages. Apporter un soutien, autre que par des paroles, à une filière nucléaire française affaiblie. Conforter EDF, et effacer au passage le fiasco de la vente en 2014 d'actifs stratégiques d'Alstom à General Electric (GE). Elle avait été mise en musique par un certain Emmanuel Macron...

L’opération avait été évoquée brièvement par Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, il y a un an. Elle est aujourd’hui imminente. Selon La Tribune, les négociations seraient proches d’aboutir. Il s’agit du rachat par des entreprises françaises menées par EDF des activités nucléaires de General Electric (GE), héritées du rachat d’Alstom énergies en 2014. On trouve notamment dans la corbeille les fameuses turbines à vapeur Arabelle (voir ci-dessus), les plus puissantes au monde. Elles équipent les nouvelles centrales construites par EDF, comme les deux EPR d’Hinkley point au Royaume-Uni, mais aussi des projets menés par le russe Rosatom en Turquie, en Bulgarie et en Egypte.

L’opération, si elle se concrétise, présente de multiples avantages de nature très différente. D’abord, elle envoie enfin un message clair de soutien à la filière nucléaire et d’intervention du fameux «Etat stratège» pour reprendre le contrôle d’une activité stratégique. Elle permet au passage d’apporter un soutien à EDF très affaibli, quoi qu’on en dise, par l’échec et le report aux calendes grecques du plan de restructuration Hercule rebaptisé pompeusement Grand EDF. Cela redonne à EDF la maîtrise de la filière. Cela permet aussi à l’industrie nucléaire française qui a accumulé les déboires avec l’EPR, notamment à Flamanville et Olkiluoto en Finlande, du poids dans un certain nombre d’innovations majeures ou elle avait pris du retard, notamment les mini-réacteurs (SMR) et les supraconducteurs. Dans ses deux domaines, les ex-Alstom sont très présents. Pour donner une idée du retour en force de l’innovation dans l’énergie nucléaire, il existe aujourd’hui plus de 50 projets de SMR dans le monde. Enfin, la reprise de GE Steam Power permettrait d’effacer, au moins en partie, une opération de vente d’actifs stratégiques d’Alstom à GE qui a tourné au fiasco. GE n’a jamais tenu ses engagements en matière de technologie et d’emploi. L’opération avait été mise en musique en 2014 par un certain Emmanuel Macron…

Pour GE, la rentabilité du nucléaire est insuffisante, bien inférieure à celle des éoliennes

GE Steam Power compte aujourd’hui 9.000 salariés dans le monde dont environ 2.700 en France (un plan de départs concernant une centaine de personnes est en cours). EDF devrait jouer un rôle de pivot dans l’opération mais ne sera pas seul. Il n’en a pas les moyens financiers notamment après le report à des jours meilleurs de l’opération de refonte Hercule qui devait notamment permettre une renationalisation du nucléaire. Il n’est plus possible pour EDF de jouer seul les sauveteurs comme il l’avait fait en reprenant 75% de Framatome en 2015 après l’implosion d’Areva.

L’électricien national serait notamment associé à un consortium d’entreprises mené par Bpifrance. L’Agence des participations de l’Etat (APE) travaille sur la question depuis des mois. Elle a conservé un contrôle sur le destin de cette activité car elle possède une Golden Share (action préférentielle) dans la structure Geast, qui au sein de GE fabrique les turbines pour les centrales nucléaires.

GE est d’autant plus ouvert à la négociation que les activités nucléaires ne génèrent pas une rentabilité jugée suffisante, contrairement par exemple aux éoliennes. Il est vrai que la durée de vie des installations nucléaires et éoliennes, leur puissance et les investissements nécessaires n’ont rien de comparables.

 

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