C’est l’histoire de progrès technologiques impressionnants… qui ne servent pas à grand chose. La meilleure façon de réduire les émissions de gaz à effet de serre des automobiles consiste d’abord et tout simplement à faire baisser leur consommation. La mode absurde des SUV et les véhicules hybrides alourdis de leurs batteries n’améliorent pas vraiment les performances de consommation. Cela explique pourquoi un certain nombre de conducteurs qui ont acheté des voitures à essence regrettent leurs véhicules diesel qui polluaient plus… et consommaient moins.
Même si la voiture individuelle est loin, comme le rabâche sans cesse les autophobes, d’être le principal responsable des émissions de CO2, elle en représente tout de même près de 20%. Le trafic routier était à l’origine en France en 2018 de 28% des émissions de gaz à effet de serre. Dans cet ensemble les véhicules particuliers représentent 71% et les poids lourds, transports par bus et deux roues motorisés le reste, soit 29%. Il faut souligner au passage le ralentissement de la croissance des émissions de CO2 par le transport avec une progression de 0,6% l’an dernier.
Où en serait-on si les projets un peu fous des années 1970, au moment des chocs pétroliers, de la voiture à un litre au 100 kilomètres avaient été poursuivis? Pourtant, des expérimentations et des recherches ont continué à l’image du projet pédagogique Microjoule lancé… il y a 35 ans. Les enseignants et étudiants de l’école de la Joliverie, à Nantes, ont dévoilé il y a peu de temps leur cinquième prototype. Leur voiture peut parcourir 3.771 kilomètres avec un litre d’essence! Certes, elle n’est pas adaptée à une utilisation par monsieur tout le monde, mais elle utilise des technologies qui méritent plus d’attention.
Microjoule 5 ne pèse que 34 kg, dispose d’une seule place étroite pour le pilote et ressemble à une fusée avec une tête élargie. Elle roule seulement à quelques dizaines de kilomètres heure.L’optimisation de la forme de ce véhicule afin de la rendre le plus aérodynamique possible a nécessité plus de 1.000 heures du travail.
Lancé en 1985, le premier véhicule issu de ce qui est avant tout un projet pédagogique, avait réussi à parcourir 400 kms avec un litre de carburant. Il fait aujourd’hui neuf fois mieux…