Existe-t-il un moyen plus vert, un moindre mal, pour utiliser la technique de la fracturation afin d’extraire le pétrole et le gaz de schiste? D’après des expériences, le «green fracking» n’est pas seulement une vue de l’esprit ou une tentative de groupes pétroliers pour améliorer leur image et celle de la fracturation hydraulique. Car cette technique est dénoncée comme l’une des formes de production d’énergie créant le plus de dommages à l’environnement. Elle fragilise les sols, provoque de mini séismes et contamine les nappes phréatiques.
Le dioxyde de carbone (CO2) comprimé pourrait être plus efficace que l’eau mêlée de produits chimiques utilisée habituellement ce qui permettrait en même temps de séquestrer le CO2. En général entre 30% et 50% des fluides utilisés dans le processus de fracturation restent dans le sous-sol. Utiliser du CO2 réduirait aussi les besoins en eau qui sont considérables dans la fracturation hydraulique et permettrait d’utiliser plus facilement ce procédé d’extraction dans lez zones arides.
Une expérience réussie vient d’être menée par des chercheurs chinois de l’Académie des sciences et de l’Université du pétrole de Pékin dans cinq puits du champs de Jilin au nord-est du pays. Avec la fracturation par le CO2, le forage a produit jusqu’à 20 fois plus de pétrole. «Ces résultats réalisés dans le monde réel et pas seulement dans un laboratoire montrent que comparé à la fracturation hydraulique, la fracturation avec le C02 est une alternative verte» expliquent les chercheurs chinois. Leurs travaux ont été publiés le 30 mai par la revue scientifique américaine Joule.
La fracturation hydraulique consiste, comme son nom l’indique, à injecter de grands volumes d’eau sous pression mélangés à des produits chimiques sous terre pour fracturer les roches afin qu’elles libèrent le gaz et le pétrole qu’elles contiennent. Aux Etats-Unis et dans une moindre mesure au Canada, ce mode d’extraction controversé a permis une envolée de la production d’hydrocarbures depuis les années 2000.