<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La baisse en trompe-l’œil des émissions de CO2 provenant des énergies fossiles

14 décembre 2020

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Navire cheminée Wikimedia Commons
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La baisse en trompe-l’œil des émissions de CO2 provenant des énergies fossiles

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L'année 2020 aura été marquée par une baisse spectaculaire, de 7%, des émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion des énergies fossiles. Cela est sans précédent, mais reste anecdotique car uniquement lié à la pandémie de coronavirus. Les émissions devraient fortement remonter en 2021. La transition ne peut pas se faire en arrêtant les économies, mais en accélérant la substitution aux énergies fossiles des énergies bas carbone.

Les confinements et le ralentissement brutal de l’activité économique à la suite de la pandémie de coronavirus ont eu pour conséquence une baisse spectaculaire, de 7%, des émissions de CO2 provenant des énergies fossiles. Certains y voient la preuve de l’accélération de la transition énergétique. A tort. Cela ne change rien fondamentalement à l’utilisation massive d’énergies fossiles dans le monde et à la difficulté de leurs substituer des énergies émettant moins de gaz à effet de serre. Ce qui importe, ce sont les tendances. Et il faut s’attendre à un rebond sensible des émissions en 2021 si la pandémie recule. La transition ne peut pas se faire en arrêtant les économies mais en accélérant le passage vers des énergies bas carbone. Sans Covid-19, les émissions provenant de la combustion des carburants fossiles auraient d’ailleurs probablement augmenté dans le monde. Leur croissance a été en moyenne de 0,9 % par an entre 2010 et 2019 et avait été de 3% par an entre 2000 et 2009.

2,3 milliards de tonnes de COen moins dans l’atmosphère

Selon le bilan établit par le Global Carbon Project (GCP) publié à la fin de la semaine dernière, la combustion d’énergies fossiles aura relâché cette année dans l’atmosphère 34,1 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. Ce qui représente 2,3 milliards de tonnes (-7%) de moins qu’en 2019. Jamais une telle diminution n’avait été observée auparavant. Lors des précédentes crises mondiales (1981, 1992, 2008), elles n’avaient jamais dépassé 0,9 milliard de tonnes.

La baisse la plus importante cette année, de 0,84 milliard de tonnes, provient du transport et plus particulièrement des transports terrestre et aérien. Le transport terrestre, qui représente 21% des émissions mondiales provenant des énergies fossiles, a connu un recul brutal en mars et en avril et a ensuite retrouvé des niveaux de plus en plus proches de la période d’avant la pandémie. Sur le plan géographique, ce sont les pays occidentaux où les baisses ont été les plus importantes. «La diminution des émissions en 2020 semble plus prononcée aux États-Unis (-12%), dans l’Union Européenne (-11%) et en Inde (- 9 %) et bien moindre en Chine (-1,7 %), où les mesures de restriction ont été prises au début de l’année et ont été plus limitées dans le temps», souligne le GCP.

Investissements massifs dans la transition énergétique

Pierre Friedlingstein de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni, qui appartient au Global Carbon Project, estime que le rebond des émissions pourrait être très important en 2021 et comparable à celui de 2009 après la crise économique de 2008. «La seule baisse en 2020 comparée à tout ce qui a été accumulé dans l’atmosphère jusqu’à aujourd’hui et ce qui continuera à s’accumuler dans l’avenir ne fera aucune différence à long terme. Pour faire une vraie différence, il faudrait que cette tendance persiste».

La question aujourd’hui est de savoir si les investissements dans la transition énergétique annoncés un peu partout dans le monde dans la cadre des plans de relance économiques seront au rendez-vous et porterons leurs fruits. Selon des calculs effectués par plusieurs instituts de recherche, les pays du G20 ont annoncé au moins 151 milliards de dollars d’investissements cumulés dans les énergies décarbonées.

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