Le véhicule électrique à batteries est souvent présenté comme LA solution pour diminuer les émissions de CO2 et la pollution. Il est vrai qu’il est zéro émission à l’endroit où il roule et émet relativement peu de particules fines polluantes qui proviennent seulement de l’abrasion des pneus et du freinage. Pour autant, la fabrication de voiture électrique consomme plus de CO2 que celle d’un véhicule thermique et est plus polluante à cause de la fabrication de ses batteries. Ensuite, la performance environnementale du véhicules électrique dépend beaucoup de la façon, carbonée ou pas, dont l’électricité qui recharge ses batteries est produite.
Une étude de l’Association européenne des équipementiers automobiles (CLEPA) relativise les bienfaits du véhicule électrique et l’impact des politiques européennes sur les émissions de CO2 dans le monde. Une leçon d’humilité. «L’Europe est responsable de 10% des émissions mondiales de CO2, tandis que la Chine, les États-Unis et l’Inde en représentent 66%. Nous savons donc que 7% des émissions mondiales de CO2 sont dues aux véhicules légers et si nous électrifions toute l’Europe du jour au lendemain, nous économiserons 0,7% des émissions mondiales de CO2 chaque année», a expliqué Roberto Vavassori, le Président de la CLEPA lors d’un forum organisé par le Financial Times. L’électricité étant en Europe encore massivement produite grâce à l’exploitation de combustibles fossiles, ce chiffre tomberait en fait à seulement 0,4% de CO2 en moins rejetés dans l’atmosphère.
La voiture électrique présente des avantages, notamment dans les métropoles et les villes, mais elle est seulement un élément d’une stratégie d’ensemble de réduction des émissions de CO2 qui passe par un changement des énergies utilisées pour produire de l’électricité, par des innovations rapides dans les modes de fabrication des batteries et dans leurs performances et par la mise en place d’alternatives à la voiture électrique à batteries comme le véhicule électrique à hydrogène.