La vie est devenue, pour certains, bien plus facile depuis que des services comme Amazon, Deliveroo, Uber Eats… apportent à domicile les produits et les repas. Mais, tout à un coût. Si les villes dans le monde sont affectées par la congestion et la pollution de l’air, c’est notamment du fait des différents véhicules utilisés pour nous apporter directement ce que nous commandons et nous achetons en ligne. La face cachée du commerce électronique dont les ventes ont été multipliées par près de trois dans le monde entre 2014 et 2019. Et rien ne semble pouvoir enrayer cette ascension.
Ainsi, en 2021, il devrait y avoir 2,1 milliards de personnes effectuant dans le monde des achats en ligne. La Chine est en pointe avec 25% de ses ventes de commerce de détail effectuées en ligne notamment via des entreprises comme Alibaba et JD.com.
Emissions de CO2 et embouteillages
Jusqu’à aujourd’hui, l’impact sur les transports urbains du commerce en ligne n’avait jamais été calculé précisément et tout au plus dénoncé par les mouvements anti-mondialisation et anti-consommation. Une étude apporte une première évaluation chiffrée des conséquences sur les congestions urbaines et les émissions de CO2 des livraisons liées au commerce électronique. Intitulée, The future of the last mile system (L’avenir du système du dernier kilomètre), elle a été réalisée par le World Economic Forum et s’est penchée plus particulièrement sur les villes de Los Angeles, Londres, Singapour, Chicago, Paris et Amsterdam.
Certaines conclusions sont étonnantes. Ainsi, le nombre de véhicules de livraison devrait augmenter de 36% au cours des dix prochaines années dans les 100 plus grandes villes du monde passant de 5,3 millions à 7,2 millions. Si ce scénario se réalise, les émissions de CO2 résultant de ses livraisons augmenteront de 32% ou de 6 millions de tonnes par an passant de 19 millions de tonnes en 2019 à 25 millions de tonnes en 2030. Dans le même temps, les embouteillages augmenteront de 21% dans ses villes ce qui correspond à 11 minutes supplémentaires par jour dans sa voiture pour chaque automobiliste.
Pour éviter cela, le rapport fait un certain nombre de recommandations précises:
-contraindre les véhicules de livraison à être électriques
-remplacer les véhicules de livraison par des drones
-contraindre les livraisons à se faire la nuit et avant les heures de travail
-faire que plusieurs marques utilisent les mêmes colis
-empêcher les véhicules de livraison de se garer en double file et de bloquer les rues
Mettre en place l’ensemble de ses mesures permettrait, selon l’étude, de réduire les émissions de CO2 de 30%, les embouteillages de 30% et les coûts de livraison de 25% d’ici 2030. Reste à savoir si une ville prendra de telles mesures très certainement impopulaires.