Qui sont les «vrais» propriétaires de voitures électriques en France?

25 novembre 2019

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Mercedes-Benz VISION EQS, IAA 2019, der VISION EQS zeigt einen Ausblick auf ein Konzept eines vollelektrischen Fahrzeugs der Luxusklasse. // Mercedes-Benz VISION EQS, IAA 2019, the VISION EQS provides an outlook on a concept for a fully-electric vehicle in the luxury class.
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Qui sont les «vrais» propriétaires de voitures électriques en France?

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Par tous les moyens ou presque, les constructeurs automobiles tentent aujourd’hui de convaincre les consommateurs de passer à la voiture électrique. Il ne se passe plus une semaine sans que soit dévoilé un nouveau modèle et sans que démarre une  ampagne de publicité. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter tant la pression ne cesse […]

Par tous les moyens ou presque, les constructeurs automobiles tentent aujourd’hui de convaincre les consommateurs de passer à la voiture électrique. Il ne se passe plus une semaine sans que soit dévoilé un nouveau modèle et sans que démarre une  ampagne de publicité. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter tant la pression ne cesse de grandir sur l’industrie automobile, surtout européenne, pour réduire considérablement les émissions de CO2 sous peine de gigantesques amendes. Si les constructeurs ne parviennent à vendre en quantités suffisantes leurs véhicules électriques, ils n’atteindront pas les quotas fixés, paieront de très lourdes amendes et ne rentabiliseront pas les milliards d’euros investis pour changer leurs gammes et les motorisations. Et les marges sur les véhicules électriques, dont l’élément essentiel la batterie est fabriqué exclusivement en Asie, sont déjà très faibles. Une équation qui semble presque impossible.

A partir de 2020, s’appliquera la règle des 95 g/km de CO2 en moyenne pour toutes les voitures neuves commercialisées. Chaque constructeur qui dépassera le quota qui lui a été fixé s’expose à des amendes de 95 euros par gramme en excès par véhicule vendu. Cela représente potentiellement des milliards d’euros d’amendes. Avec 0 g/km les modèles électriques sont le meilleur moyen d’atteindre les quotas fixés ou de s’en approcher. D’autant plus que les véhicules vendus émettant moins de 50 g/km bénéficient d’un «supercrédit», ils compteront double dans le calcul de la moyenne. Un facteur qui sera progressivement effacé d’ici 2023. Entretemps, les normes d’émissions se seront encore durcies à 91 g/hm de CO2 en moyenne dès 2021. En outre, Seuls 95% des ventes seront prises en compte en 2020 et 100% en 2021. Cela contraindra sans doute des constructeurs à retirer alors de leurs gammes les véhicules les plus émetteurs de CO2. D’autant plus que Bruxelles a décidé d’une nouvelle baisse de 37% des émissions de gaz à effet de serre de 2021 à 2030.

Un urbain, homme, de 56 ans ayant au moins une autre voiture

La seule solution ou presque pour les constructeurs, consiste donc à vendre et en nombre des voitures électriques. Pour l’instant, les résultats sont médiocres. En France, sur les neuf premiers mois de l’année, il s’est vendu 30.378 véhicules électriques, seulement 1,9% du total! Il y a en tout et pour tout 203.910 véhicules électriques qui circulent en France, dont 88.928 qui appartiennent à des particuliers (0,3% du parc total automobile). Qui sont ces acheteurs qui ont franchi le pas? Le magazine Auto Plus vient de publier une enquête détaillée sur leur profil. Il en ressort que l’acheteur est un homme (à 85%), 56 ans d’âge moyen, vivant en milieu urbain à 71%, dont le foyer possède au moins un deuxième véhicule (parfois trois ou quatre), majoritairement… diesel et émettant en moyenne 143 g/km de CO2! Il ne s’agit donc pas, apparemment, d’écologistes militants, et la voiture électrique ne répond pas aujourd’hui à tous leurs besoins.

Ces conducteurs roulent très majoritairement en Renault Zoe (75%), puis en Citroën C-Zéro/Peugeot iOn (12%) et en Nissan Leaf (9%). Ils ont parcouru en moyenne 8.864 kilomètres par an. Presque autant que les véhicules à essence, 9.000 kilomètres par an selon l’Insee, mais moins que les diesels, 15.900 kilomètres par an.

Cette enquête montre une chose. L’achat aujourd’hui en France d’un véhicule électrique neuf reste l’apanage de foyers aisés qui peuvent au moins se permettre d’avoir deux voitures. Tant que cela restera ainsi, le marché de la voiture électrique ne décollera pas.

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