Un brevet de la marine américaine sur un réacteur nucléaire à fusion

7 novembre 2019

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Un brevet de la marine américaine sur un réacteur nucléaire à fusion

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Le US Naval Air Warfare Center Aircraft Division (le Centre de la marine américaine sur la guerre aérienne) vient de déposer un brevet étonnant qui a des allures de science-fiction. Il s’agit d’une technologie qui permettrait, théoriquement, de fabriquer un réacteur nucléaire à fusion de petite taille. Il pourrait être installé dans des navires et […]

Le US Naval Air Warfare Center Aircraft Division (le Centre de la marine américaine sur la guerre aérienne) vient de déposer un brevet étonnant qui a des allures de science-fiction. Il s’agit d’une technologie qui permettrait, théoriquement, de fabriquer un réacteur nucléaire à fusion de petite taille. Il pourrait être installé dans des navires et leur fournir une énergie inépuisable.

La fusion nucléaire est le graal des scientifiques et chercheurs. Il s’agit de la réaction atomique qui se produit au coeur des étoiles. En théorie, un réacteur à fusion serait capable de produire une énergie presque sans limite, propre et sans déchets. Toujours en théorie, deux grands réacteurs à fusion pourraient fournir en abondance toute l’énergie nécessaire à l’ensemble de la planète.

Le principe de la fusion, comme son nom l’indique, consiste a fabriquer de l’énergie par la fusion de deux noyaux atomiques légers tandis que les réacteurs nucléaires actuels utilisent, eux, la fission, c’est-à-dire cassent un gros noyau atomique en plusieurs morceaux, ce qui génère également de l’énergie.
 Mais la fusion en produit beaucoup plus. Le problème, de taille, est qu’il est impossible sur terre de récréer les conditions gravitationnelles et de température du coeur d’une étoile. Il faut donc trouver le moyen de contenir et de confiner la réaction de fusion.

Ainsi, 35 pays se sont associés pour tenter de fabriquer un réacteur expérimental, le projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), mené en France à Cadarache. Environ 60% du réacteur, le Tokamak qui maintient le plasma à plus de 150 millions de degrés sous contrôle dans une cage magnétique à l’aide d’aimants surpuissants, est aujourd’hui construit. Mais il n’est pas imaginable qu’il puisse être testé avant plusieurs décennies.

Voilà pourquoi le brevet déposé par la marine américaine intrigue. Le chercheur derrière le brevet, Salvatore Cezar Pais, est un personnage controversé. Il est notamment connu pour avoir déposé un brevet sur des supraconducteurs fonctionnant à température ambiante et sur un engin volant utilisant une technologie anti-gravitationnelle. De la vraie science-fiction…

Son brevet utilise des fuseaux dynamiques tournant ou vibrant à très grande vitesse pour créer un flux magnétique qui permettrait de maintenir la stabilité du plasma (voir le schéma ci-dessus). Le brevet précise que le réacteur produirait un gain d’énergie nette, il en fabriquerait plus qu’il n’en utiliserait pour maintenir le plasma sous contrôle. En théorie, ce réacteur pourrait produire de un gigawatt (un milliard de watts) à un terawatt (mille milliards de watts).

Le brevet est-il crédible? Il est jugé «wild», c’est-à-dire dingue, par Popular Mechanics qui considère qu’il dépasse les limites des connaissances scientifiques actuelles. Selon TheWarZone, la plupart des physiciens interrogés considèrent que le brevet est douteux, mais il a tout de même passé le processus de sélection américain des brevets et celui de la marine américaine…

Quant à la fusion nucléaire, la BBC explique que la question n’est pas de savoir si elle permettra un jour de produire de l’électricité en abondance sur terre, mais quand? «La plupart des experts sont confiants dans le fait que l’idée va devenir réalité, mais beaucoup estiment que c’est avant tout une question de dimension et de moyens», écrit la BBC.

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