Le FMI prône une taxe carbone de 75 dollars la tonne

11 octobre 2019

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Centrale charbon wikimedia commons
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Le FMI prône une taxe carbone de 75 dollars la tonne

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C’est au tour maintenant du Fonds Monétaire International (FMI) à inciter les Etats à accélérer la transition énergétique. «Le réchauffement climatique est devenu une menace évidente et immédiate», écrivent les économistes du FMI, Vitor Gaspar, Paolo Mauro, Ian Parry et Catherine Pattillo dans un rapport publié jeudi 10 octobre pour préparer la «réunion d’automne» des […]

C’est au tour maintenant du Fonds Monétaire International (FMI) à inciter les Etats à accélérer la transition énergétique. «Le réchauffement climatique est devenu une menace évidente et immédiate», écrivent les économistes du FMI, Vitor Gaspar, Paolo Mauro, Ian Parry et Catherine Pattillo dans un rapport publié jeudi 10 octobre pour préparer la «réunion d’automne» des acteurs mondiaux de la finance. Ils considèrent qu’une action politique et surtout fiscale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre est une «urgence».

Selon leurs calculs, une taxe de 75 dollars (68 euros) par tonne de carbone émise dans l’atmosphère, imposée dans tous les pays du G20 d’ici 2030, permettrait de réduire suffisamment les émissions pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C d’ici 2100, la limite supérieure fixée par l’accord de Paris de 2015.

En taxant lourdement les sources d’énergies les plus carbonées, les Etats accéléreraient les changements de comportements des producteurs et des consommateurs. Les uns et les autres seraient incités à consommer moins d’énergie et à fabriquer, à utiliser et à acheter des véhicules électriques, des systèmes de chauffage plus efficaces et des équipements moins polluants.

«Les mesures et les engagements pris jusqu’à présent se sont révélés insuffisants. Plus nous attendons, plus les pertes en vies humaines et les préjudices causés à l’économie mondiale sont importants», écrit le FMI. «Les ministres des finances doivent jouer un rôle central dans la promotion et la mise en œuvre de mesures budgétaires visant à freiner le changement climatique. Pour ce faire, ils devraient redéfinir le système fiscal et les politiques budgétaires afin de décourager les émissions de carbone dues au charbon et à d’autres combustibles fossiles polluants»…

Utiliser les nouvelles recettes fiscales pour aider les plus modestes et investir

Redéfinir le système fiscal de l’énergie signifie taxer le carbone à hauteur de 75 dollars la tonne. Dans l’Union européenne, la tonne est échangée à environ 22 euros (25 dollars). La taxe carbone française se trouve elle à 44,60 euros (environ 50 dollars). Son augmentation programmée a dû être annulée l’an dernier en raison de la révolte des «gilets jaunes» à l’automne 2018.

La taxe carbone recommandée par le FMI reviendrait à fortement augmenter le prix du charbon, l’énergie qui émet le plus de CO2. Il serait multiplié par trois dans les pays du G20. Le gaz naturel coûterait aussi plus cher tout comme l’essence à la pompe dont le prix augmenterait de 14% en moyenne.

Les prix de l’électricité augmenteraient aussi mais de façon très différente selon les pays et selon la façon dont elle est fabriquée. En France, l’impact serait minimal, de l’ordre de 2%, puisque l’électricité provient avant tout de centrales nucléaires qui n’émettent pas de C02. En Chine, en Australie, en Inde, qui dépendent aujourd’hui beaucoup du charbon, la hausse serait supérieure à 60%. Elle serait aussi assez importante en Allemagne.

Pour le FMI, les recettes tirées de la taxe carbone, dont le montant se situerait entre 0,5% et 4,5% du PIB selon les pays, devraient servir à trois choses. D’abord, réduire la charge pesant sur les ménages les plus modestes en leur versant des allocations. Il faudrait également venir en aide aux secteurs d’activité les plus affectés par la transition comme les bassins miniers et dans une moindre mesure l’industrie automobile. Enfin, ces recettes devraient servir à des investissements dans les énergies vertes et l’innovation technologique sur les batteries, l’hydrogène, la séquestration du CO2…

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