<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> En 2024, une production électrique française abondante et massivement décarbonée

21 janvier 2025

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En 2024, une production électrique française abondante et massivement décarbonée

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Il y a aussi parfois de bonnes nouvelles dans le domaine énergétique. L’an dernier, la France a non seulement retrouvé des niveaux de production électrique élevés avec le redressement spectaculaire du nucléaire et plus encore de l’hydraulique (l’éolien a légèrement baissé faute de vent), mais elle a aussi et surtout atteint un niveau record de 95% d’électricité décarbonée. Une performance qu’une toute petite poignée de pays au monde est capable d’égaler, seulement en Europe du Nord, et en bénéficiant eux de ressources hydroélectriques extrêmement abondantes. Et dire que la Commission européenne et certains mouvement écologistes dénoncent le « retard » français.

Dans la transition énergétique, il y a au moins un domaine dans lequel la France n’a de leçons à recevoir de personne, à commencer par la Commission européenne, c’est celle d’une production d’électricité abondante et décarbonée. C’est ce que montrent sans contestation possible les chiffres communiqués par RTE (le gestionnaire du réseau haute tension) sur le système électrique français en 2024.

Passée l’année noire de 2022, marquée par des problèmes de maintenance par EDF d’une partie de son parc de réacteurs nucléaires à la suite notamment de la découverte de problèmes de corrosion sous contrainte de certaines canalisations, la France a recouvré tout son potentiel avec « le redressement rapide » du nucléaire.

Une année hydroélectrique « exceptionnelle » et un léger recul de l’éolien

Les bonnes nouvelles sont aussi venues du côté des renouvelables avec des précipitations redevenues importantes qui ont permis aux barrages de retrouver une production abondante qualifiée même « d’exceptionnelle » par RTE et cela même si les renouvelables intermittents, éoliens et solaires, ont connu un léger recul, faute de vent. Mais cela n’a pas empêché l’électricité produite en France l’an dernier d’avoir été pour la première fois à plus de 95% décarbonée contre 92,2% en 2023. Avec 536,5 TWh, la production d’électricité française a même atteint « son plus haut niveau depuis 5 ans », retrouvant « un niveau identique à celui de 2019, conforme à la moyenne 2014-2019 (537,5 TWh) ». Et cela a aussi permis un niveau record d’exportations d’électricité pour un total de 89 TWh.

En 2024, la production électrique aura augmenté de 8,45% par rapport à 2023. Cela tient donc au « redressement rapide » du nucléaire (361,7 TWh) qui s’est poursuivi après une reprise déjà en 2023. Rappelons qu’en 2022, la production d’électricité nucléaire française a été la plus faible depuis 30 ans à 279 TWh lors d’une année marquée aussi par de faibles précipitations et la crise énergétique née de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une tempête parfaite (perfect storm) pour reprendre l’expression américaine.

Les centrales fossiles au plus bas

Mais tout cela appartient maintenant au passé. D’autant plus que 2024 a été marquée par « une production hydraulique exceptionnelle » au plus haut depuis 2013 (74,7 TWh) tandis que des records de pluviométrie ont été atteints dans plusieurs régions en France. Il faut y ajouter une « croissance soutenue de la production des filières éolienne et solaire (70 TWh en 2024, contre 46 TWh en 2019) ». Au total, la production renouvelable « a atteint un record de 148 TWh », dont environ un tiers provenait de l’éolien (46,6 TWh). RTE, toujours  très politiquement correct, s’est bien gardé de mettre en avant le recul en fait de 8,7% de la production éolienne, faute de vent, et a donc été dans son communiqué jusqu’à comparer les chiffres de 2024 avec ceux… de 2019. Les renouvelables intermittents (éolien et solaire) auront produit l’an dernier 2,4 TWh de moins qu’en 2023… même si le solaire a légèrement augmenté.

En tout cas, en 2024, la France n’aura jamais produit aussi peu d’électricité à partir de centrales fossiles (gaz, charbon, fioul) depuis des décennies. « Son niveau le plus faible depuis le début des années 1950 (19,9 TWh) », représentant « pour la première fois », un niveau cumulé inférieur à la production solaire (23,3 TWh) qui a augmenté de 8,4%. Même si cela n’a pas grande signification puisque les centrales fossiles sont activées avant tout en hiver et en fin de journée lors des pointes de consommation, des périodes pendant lesquelles par définition la production solaire est réduite à zéro.

Une intensité carbone de la production électrique parmi les « plus basses au monde »

En tout cas, la fermeture définitive des deux dernières centrales à charbon en 2027 devrait se faire sans trop de difficultés puisqu’elles ont produit seulement l’an dernier 0,7 TWh. Il y a eu également 1,8 TWh produit à partir de fioul et 17,4 TWh provenant de centrales à gaz, moins qu’en 2023 (29,2 TWh) quand la production nucléaire et hydraulique était plus faible.

Le nucléaire a été l’an dernier la première source de production électrique avec 67,41%, devant les renouvelables (hydraulique, éolien, solaire et biomasse), qui ont représenté 27,6% de la production électrique. Selon RTE, l’intensité carbone de la production d’électricité française a été de 21,3 grammes d’équivalent CO2 par kWh, près d’un tiers de moins qu’en 2023. « Il s’agit de l’une des plus basses au monde ». « Ces performances confirment l’atout que constitue le système électrique français pour la décarbonation de l’économie française au sens large et sa réindustrialisation », a déclaré RTE.

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