<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Dans quels pays anticipe-t-on des politiques climatiques plus restrictives en 2025?

10 janvier 2025

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Dans quels pays anticipe-t-on des politiques climatiques plus restrictives en 2025?

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Le sondage réalisé par IPSOS à la fin de l’année dernière dans 33 pays sur ce que les populations prévoient pour l’année 2025 apporte des enseignements précieux dans les domaines climatique, énergétique et des transports. Au-delà des disparités considérables entre les régions du monde et les pays, 52% des 23.700 personnes interrogées dans le monde anticipent un durcissement des politiques climatiques et 47% plus de restrictions à l’utilisation des voitures. C’est en Asie que des politiques plus volontaristes et restrictives sont les plus attendues tandis qu’en Europe les disparités sont considérables entre les pays selon la couleur politique des gouvernements au pouvoir.

C’est un sondage particulièrement intéressant réalisé par l’IPSOS auprès de 23.700 personnes dans 33 pays entre le 25 octobre et le 8 novembre 2024 et présenté par Statista (voir ci-dessous). Son objet est en quelque sorte la façon dont les personnes anticipent les évolutions des politiques climatiques menées dans leurs pays respectifs, qu’elles concernent les émissions de gaz à effet de serre ou la liberté de circulation automobile.

Premier enseignement de l’étude (en PDF), la question du réchauffement n’en est plus une. Huit personnes sur dix interrogées dans le monde par IPSOS (80%) considèrent que la température moyenne sur la planète augmentera en 2025 et elles ne sont que 13% à considérer que cela ne se produira pas. En outre, 72% des sondés estiment qu’il est probable que leur pays connaisse davantage d’événements météorologiques extrêmes en 2025 qu’en 2024.

Différences marquées entre les régions et les pays

Mais les jugements sur la probabilité que les gouvernements respectifs mettent en place des politiques plus fermes pour réduire les émissions de gaz en effet de serre en 2025 sont beaucoup moins homogènes. En moyenne, un peu plus de la moitié (52%) des personnes interrogées pense qu’il est probable que leur gouvernement agisse de la sorte et 37% que ce ne soit pas le cas. Mais cela recouvre des disparités régionales et entre pays considérables et des évolutions marquées entre le sondage de 2024 et le même réalisé en 2023.

Pourcentage de la population anticipant des politiques climatiques plus restrictives en 2025. Source IPSOS.

L’Asie se distingue plus particulièrement comme la région où les gens se disent généralement plus convaincus de voir leurs gouvernements adopter des politiques climatiques plus efficaces tout en étant celle où l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est la plus importante et la plus rapide. La Chine illustre jusqu’à la caricature cette contradiction. Même si on peut toujours s’interroger sur la réalité des sondages d’opinion qui sortent de ce pays… En tout cas, la Chine, de très loin le premier émetteur mondial de carbone et de gaz à effet de serre, est dans le même temps le pays qui investit le plus dans les renouvelables et les véhicules électriques tout en construisant massivement des centrales à charbon et en ayant une confiance presque absolue dans les politiques climatiques publiques. Il affiche dans le sondage IPSOS le taux de réponse positive le plus élevé, 84% des personnes interrogées estiment que Pékin introduira des politiques plus strictes en matière de réduction des émissions en 2025.

La Chine est suivie par l’Indonésie (84%), la Malaisie (75%), Singapour (74%), les Philippines (66%), l’Inde (60%) et la Thaïlande (59%). Maintenant dans les pays d’Asie les plus développés et où la liberté d’expression est la plus ancrée, Corée du Sud et Japon, le niveau de confiance est plus faible à respectivement 52% et 38%.

La France en milieu de tableau

En Europe, les situations sont comparables à celles de la Corée du sud et du Japon avec des différences marquées selon les pays qui tiennent notamment à la couleur politique des gouvernements au pouvoir, selon qu’ils soient « sensibles » ou pas aux questions climatiques. L’Irlande (67%), la Pologne (58%), l’Espagne (56%) et le Royaume-Uni (56%) sont les pays où les populations sont les plus convaincues que les politiques seront plus fermes, ce qui n’est pas le cas aux Pays-Bas (44%), en Allemagne (42%), en Suède (39%), en Italie (37%) et en Hongrie (36%). La France est en milieu de tableau avec 46% d’anticipations de politiques plus restrictives, une baisse tout de même marquée par rapport à 2023 (-7%). Mais les reculs par rapport à 2023 sont encore plus sensibles en Italie (-11%) et aux Pays-Bas (-20%).

Aux Etats-Unis, le sondage qui a été réalisé pendant l’élection présidentielle marque finalement assez peu de différences avec les résultats de 2023 avec 47% attendant des politiques plus restrictives et 36% attendant le contraire. Ce sont ces derniers qui auront très probablement raison avec la victoire de Donald Trump.

Enfin, c’est en Amérique latine que les anticipations de politiques climatiques plus volontaristes sont les plus faibles, notamment au Pérou (32%) et en Argentine (31%).

Liberté de circulation automobile

Une autre question très intéressante a été posée par IPSOS sur les anticipations de restrictions à la liberté de circulation automobile. Là encore, l’Asie se distingue avec des chiffres très élevés de personnes s’attendant à voir limitée leur possibilité d’utiliser une voiture. On en est à 81% en Indonésie, 59% en Chine, 58% en Inde, ce qui est très supérieur à la moyenne mondiale de 47%. La France est aussi au-delà de cette moyenne à 55% de personnes qui s’attendent à plus de restrictions automobiles et seulement 33% qui ne les anticipent pas. La France est en fait assez comparable à l’Espagne (57%), au Royaume-Uni (54%) et à l’Allemagne (54%).

En revanche, aux Etats-Unis ils sont 51% à considérer qu’il n’y aura pas de restrictions à la circulation automobile contre 36% à l’anticiper. Et le pays où l’éventualité de limitations de la liberté de circuler en voitures est le plus faible est le Japon (26%).

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