Réussir en si peu d’années à mettre à genoux un des secteurs industriels européens les plus florissants, celui de la voiture individuelle, est un exploit sans précédent. Celui d’avoir fait régresser la compétence nucléaire de la France a affaibli seulement un pays, la France, tandis que là, c’est toute l’Europe qui vacille.
Un très grand nombre de consommateurs rechigne au changement de motorisation malgré les subventions et la propagande générale pour abandonner le véhicule thermique. Dans l’ensemble, c’est désormais le véhicule hybride léger, c’est-à-dire autonome thermique avec batterie, qui est plébiscité par les acheteurs ! Pas la voiture uniquement électrique à batteries ou l’hybride rechargeable. On accepte donc, avec tristesse, d’abandonner son moteur diesel ou essence, mais au profit d’une version légèrement dégradée qui va réduire de quelques pourcents la consommation de carburants fossiles, tout en conservant les qualités essentielles de flexibilité et d’usage du véhicule thermique.
Accuser le peuple
Les résistances des élites européennes vont encore être fortes. On va accuser le peuple de ne pas se sentir concerné par les périls du réchauffement climatique, mais rien n’y fera, le peuple a voté. Il n’achètera pas plus cher pour un service amoindri. Le véhicule électrique comme seule alternative à la mobilité individuelle ne passera pas. Il y aura cohabitation en Europe et dans tous les pays du monde et non monopole dans la grande tradition de la liberté de choix. Dans toute l’Europe, l’arrêt ou la diminution des subventions à l’achat fait tomber mécaniquement l’achat du véhicule électrique.
Mais quels dégâts le totalitarisme vert aura-t-il commis ! Combien d’usines ont été condamnées, combien de travailleurs ont perdu leur emploi, combien de villages ont disparu ? Et tout cela pour une idée, une analyse sommaire et la satisfaction d’un électorat restreint mais très éloquent et fortement relayé par des médias quasi unanimes.
Reprenons, sans nous infliger le supplice des dates et des responsables, la genèse de notre drame. L’observation d’un réchauffement climatique et d’un dérèglement planétaire est largement diffusée au cours des dernières années et des militants très persuasifs finissent par dénoncer l’inaction climatique de tous les gouvernements de la planète. Avec la fusée Greta Thunberg, l’Europe se place en tête et toutes les élites politiques essaient de répondre aux peuples dont l’expression leur semble unanime : il faut agir.
Fake news
Pêle-mêle, le capitalisme, la société de consommation, l’industrie, la course au profit, passent un mauvais quart d’heure, mais très rapidement, ce sont les énergies fossiles qui sont désignées du doigt et donc le charbon, le pétrole et le gaz sont sommés de disparaître de l’usage mondial et des mauvaises habitudes. Curieusement, le nucléaire électrique, qui est une alternative évidente, est également balayé et l’espoir renaît autour des énergies renouvelables et de la voiture électrique.
Nous avons beau exprimer que les fossiles représentent largement plus de 80 % des sources de l’énergie consommée dans le monde, la France et l’Europe se mettent à rêver, comme dans les publicités quotidiennes assénées, à un avenir discret, propre, sans bruit, idyllique. Le coût, l’utilisation complexe sont exposés par le monde professionnel, mais vite balayés par les accusations d’inaction climatique et ensuite encore pire, de climato-scepticisme, la dernière marche vers le bûcher.
Les errements des règlementations européennes sur les rejets polluants des véhicules thermiques, partiellement détournées par certains constructeurs, viennent opportunément concentrer l’opprobre sur les automobiles à moteur diesel, en attendant de fustiger aussi ceux à l’essence. Pour arriver à convaincre, rien de tel qu’une bonne campagne de fake news média-politiques : dans les villes, ce qui tue, c’est le véhicule thermique qui provoque 40 000 morts prématurées par an en France !
Ne plus laisser le choix au consommateur pour qu’il devienne enfin vertueux
Difficile à combattre quand tous les hauts personnages de l’État, les maires des grandes villes et des « experts » anonymes, instantanés et autoproclamés viennent demander la fin des véhicules thermiques pour préserver la vie même des Français ! Les constructeurs automobiles sont alors montrés du doigt, ce sont eux les empoisonneurs, ils refusent l’alternative électrique qui préserverait la santé des citoyens. Leurs explications, leurs défenses s’épuisent vite.
Difficile de lutter sans recourt possible à des arguments scientifiques, techniques et industriels tandis que tous les médias sont contre eux ! Quelques paroles éparses dans le désert ne suffisent pas et on va rapidement s’orienter vers une éradication de l’offre de véhicules thermiques en Europe pour que le consommateur impie ne soit pas tenté d’ignorer la marche de l’humanité vers l’excellence climatique ! Il n’aura plus le choix et deviendra donc vertueux.
La culpabilité planétaire est un luxe de riches
Prenons les problèmes un par un avec une approche non émotionnelle. Réduire la consommation de fossiles au niveau mondial, ce n’est pas une mince affaire. La preuve, depuis la COP 21 à Paris en 2015 qui préconisait en priorité de délaisser le charbon, son utilisation a continué à augmenter… Les solutions envisagées mondialement pour résoudre les problèmes soulevés sont inopérantes. Il y a les gouvernements et il y a les peuples. Jamais un peuple qui possède des gisements fossiles ne mettra la planète avant sa prospérité, et plus il est pauvre, plus c’est évident. La culpabilité planétaire, c’est un luxe de riche.
Du point de vue scientifique, par ailleurs, rien n’indique que la voiture électrique préserve vraiment mieux l’environnement global que le véhicule thermique. Il faut regarder l’ensemble des constituants, de l’extraction au recyclage, et là, ça se discute. Certes les villes électriques sont plus propres mais les conséquences mondiales de ce paradis doivent être examinées avec soin. Les voitures électriques et les batteries chinoises qui envahissent le marché européen sont au charbon puisque c’est la source d’électricité majeure en Chine qui permet de les fabriquer !
D’un point de vue technique, nos moteurs thermiques s’amélioraient tous les ans en rendements et donc en consommation et rejets. La bataille n’était donc pas finie et il fallait la laisser mener par les acteurs. Elle va, d’ailleurs, continuer à être menée puisque bien des pays n’ont pas les moyens de s’électrifier !
Drame industriel annoncé
Industriellement, c’est encore pire, on a mis des usines toutes neuves par terre, des milliers d’ouvriers et de techniciens à la porte. La moralité pour la France sera d’avoir acheté à prix d’or à l’étranger une technologie de batteries tout en divisant par plus de deux le nombre de véhicules produits dans notre pays. Ce drame industriel est celui de centaines de petites et moyennes entreprises en Europe, fournisseurs des chaînes de production automobile, qui ont dû fermer pour satisfaire les délires politiques de la Commission européenne et des gouvernements sans aucune garantie de succès pour la planète. On a mené pendant toutes ces années une politique absurde reposant sur des idées générales sans base scientifique, technique ni industrielle !
Ce fiasco était annoncé, il suffisait de lire les vrais experts. Personne ne doit être surpris des résultats, pas plus les politiques que les médias. Ils vont continuer à résister, nous dire que nous sommes tous portés par les forces du mal et qu’il faut changer de société. Mais ils se sont engagés dans un combat sans issue avec comme seule idée de mettre la première pierre à un gouvernement mondial du bien.
Ils prennent de plein fouet l’invasion de véhicules électriques chinois moins chers que tous ceux que nous pourrions construire et le mécontentement du peuple, des peuples, qui ont compris qu’ils avaient été manipulés par des incompétents idéologues. Ce n’est ni la première fois ni la dernière, mais le coût pour notre continent comme pour notre pays est colossal et laissera des traces indélébiles dans des territoires entiers décimés par l’ignorance et la persévérance dans l’erreur. Le verdict est clair, les peuples veulent encore pouvoir choisir leur véhicule et leur destin !