<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> En Chine, les vélos électriques à hydrogène ne sont pas vraiment un succès

8 août 2024

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En Chine, les vélos électriques à hydrogène ne sont pas vraiment un succès

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Dans de nombreuses villes chinoises, des vélos électriques alimentés non pas par des batteries mais par un petit réservoir d’hydrogène qui fait fonctionner une mini pile à combustible sont disponibles en libre-service. Mais ils sont loin de convaincre les utilisateurs.

Si vous êtes en Chine et que vous cherchez dans une grande ville à utiliser un vélo partagé, vous pouvez trouver sur quelques bicyclettes un réservoir d’hydrogène de la taille d’une bouteille d’eau. Le concept du vélo à hydrogène n’est pas très différent de celui d’un autre vélo électrique. La différence réside dans le fait que l’énergie est stockée dans une batterie lithium-ion ou dans un réservoir d’hydrogène et convertie ensuite en électricité via une mini pile à combustible. Un système développé en France depuis plusieurs années et avec succès par la société Pragma Industries. Mais évidemment, en Chine c’est à une toute autre échelle.

Pas moins d’une douzaine de villes chinoises proposent à leurs habitants des vélos électriques partagés fonctionnant à l’hydrogène. Les vélos électriques existent en Chine depuis longtemps. Selon les chiffres officiels, il y en a environ 350 millions dans le pays. Avec le soutien de très grandes entreprises comme Alibaba et Meituan, les vélos partagés standardisés et connectés à l’internet ont envahi les rues des villes depuis les années 2010, entraînant parfois un gaspillage incroyable.

Des risques d’incendie avec les vélos électriques à batteries lithium-ion

Et puis de nombreuses grandes villes chinoises hésitent maintenant à intégrer les vélos électriques dans le réseau de transport public, voire les ont interdits, car les batteries au lithium présentent des risques d’incendie. En 2023, les services de lutte contre les incendies chinois ont été alertés à 21 000 reprises à la suite de vélos électriques ayant pris feu.

Pour autant, jusqu’à aujourd’hui les vélos électriques à hydrogène ne sont pas vraiment un succès. Les réseaux sociaux sont envahis d’utilisateurs qui se plaignent d’expériences compliquées. Les vélos avec leur réservoir d’hydrogène et leur moteur alimenté par une pile à combustible sont décrits comme lourds et difficiles à manœuvrer. Une autre plainte fréquente tient à la difficulté de trouver et de rendre les vélos, car il n’y en a qu’un nombre limité et ils doivent être ramenés après usage à des endroits spécifiques pour que leur réservoir soit réapprovisionné.

Adapté au transport lourd sur longue distance

De nombreux experts en énergie doutent aussi du bien-fondé économique de l’utilisation massive de vélos à hydrogène plutôt qu’à batteries. Si l’hydrogène peut être une excellente source d’énergie pour les transports lourds sur longue distance, il n’est pas forcément adapté à la pratique du vélo en ville.

Le principal avantage de l’hydrogène en tant que vecteur d’énergie est qu’il a une densité énergétique bien plus élevée que les batteries, ce qui signifie qu’un réservoir d’hydrogène ayant le même poids qu’une batterie au lithium produit bien plus d’énergie et permet aux véhicules d’aller plus loin. Toutefois, cet avantage est limité sur un vélo.

Malgré tous ces problèmes, il existe au moins une demi-douzaine d’entreprises en Chine qui travaillent au lancement de vélos partagés fonctionnant à l’hydrogène. Il s’agit souvent de jeunes entreprises qui mènent des projets pilotes à petite échelle dans des villes où l’industrie de l’hydrogène est importante, comme Foshan ou Xiaoyi.

Les vélos à hydrogène de Youon

Le leader dans ce domaine est l’entreprise Youon (voir une photographie de l’un de ces vélos ci-dessus). Elle est l’un des principaux acteurs de l’industrie du vélopartage et compte plus d’un million de vélos dans les rues de plus de 300 villes. Face à une concurrence nationale féroce, Youon a choisi de se différencier en investissant dans les vélos à hydrogène depuis 2018, avec quatre modèles désormais disponibles à l’achat ou à la location.

Chacun des vélos à hydrogène de Youon stocke 20 grammes d’hydrogène sous forme de poudres métalliques, qui peuvent absorber et libérer le gaz dans un réservoir à basse pression (moins de 10 bars). Lorsque le cycliste commence à pédaler, l’hydrogène est acheminé vers une pile à combustible située sous la selle, où une réaction chimique se produit pour produire de l’électricité. Un vélo à hydrogène peut atteindre une vitesse de 23 kilomètres à l’heure et son réservoir d’hydrogène permet de parcourir de 40 à 60 kilomètres. Le remplacement du réservoir ne prend que quelques secondes. Enfin, l’hydrogène est stocké à basse pression et, en cas de fuite, il se dissipe rapidement sans provoquer d’explosion.

Maintenant, tout cela n’est pas forcément une bonne nouvelle pour l’environnement. Environ 80% de l’hydrogène produit en Chine provient en fait de la combustion de charbon ou de gaz naturel et émet donc beaucoup de gaz à effet de serre. Certains des soutiens gouvernementaux les plus fervents en faveur de l’hydrogène proviennent de villes minières qui cherchent à conserver leurs activités. Pour que le vélo électrique à hydrogène soit réellement un élément de la transition, il faut que l’hydrogène fabriqué le soit par électrolyse avec de l’électricité décarbonée, de l’hydrogène vert.

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